On va pas se raconter d’histoires : la grève soudaine des étudiants contre le projet gouvernemental de sélection (si peu) est un coup en douce (et parfois en dur) des « France insoumise ». Générer et entretenir un petit chaos afin d’en tirer des avantages politiques et syndicaux.
À la manœuvre, les réseaux du NPA qui a toujours eu bonne presse chez les étudiants et les lycéens, dont le désir d’une société plus juste est habilement exploité par les professionnels de la manipulation (Besancenot, Dray et compagnie).
On pourrait logiquement penser que les têtes pensantes de La France insoumise ne voient pas la gentillette sélection à la Blanquer d’un mauvais œil, puisque ce dernier rétablit ce qu’on appelle le mérite républicain, celui qui donne sa chance aux enfants de pauvres. Mais l’honnêteté est une chose, et la politique en est une autre : aujourd’hui LFi a besoin d’apparaître comme le premier parti d’opposition et pour cela, il faut être à la tête du combat – ou du chaos – social.
Les étudiants de la fac de Tolbiac (Paris XIII) bloquent donc comme il y a deux ans (voir la vidéo ci-dessus) l’accès aux cours à leurs infortunés camarades, qui aimeraient bien bosser un peu. Que voulez-vous, la révolution c’est ça, c’est embarquer les masses avec un effet de levier. Les bolcheviques n’étaient-ils pas une poignée de milliers en 1917 qui ont entraîné un pays entier de 128 millions d’habitants (au recensement de 1897) ?
C’est le rêve gauchiste devenu réalité, une réalité parfois brutale dans la future URSS, mais en France, on est plus proche du mont Ridicule que de l’histoire avec un grand H.
Oyé ! Oyé ! Le comité des étudiants grévistes de Tolbiac parle aux français. Et ça vaut son pesant de cacahouètes...
La seule vraie question : mais pourquoi le chien n’est pas masqué ?#GaucheTaréepic.twitter.com/43CAzVKtjw
— ARCOLE ن (@Arcole1234) 5 avril 2018
« Bienvenue dans cette première auto-conférence de l’auto-média de la commune libre de Tolbiac ! »
Trois étudiants grévistes et un chien ont donc donné une conférence de presse jeudi 5 avril 2018 dans l’amphi. Il s’agit de lutter contre les nouvelles modalités d’accès à l’université, dont on sait qu’elles sont trop pleines d’étudiants qui n’ont pas tous le niveau requis pour donner à leurs diplômes cette valeur qui permet d’entrer dans la vie active pas trop difficilement...
« Pourquoi sommes-nous masqués ? Tout simplement parce que nous avons décidé de ne pas avoir de porte-parole, de ne pas avoir d’individualité qui pourrait se dégager de Tolbiac mais pour pouvoir porter une parole commune »
Si cette conférence de presse humano-canine fait rire dans les chaumières, il y en a qui ne rient pas : ce sont les étudiants non gauchistes qui veulent juste ne pas louper leurs partiels. Mais le parfum de Mai 68 enivre nos révolutionnaires de pacotille :
Blocages d'universités : voici les violences des militants-bloqueurs d'extrême-gauche qui s'en prennent aux étudiants contre les blocages !
Ici au site Tolbiac de l'Université @SorbonneParis1 ce mardi matin. pic.twitter.com/HG4WwFOcWB
— Damoclès (@Damocles_Fr) 3 avril 2018
Si les étudiants veulent vraiment renverser les tables, qu’ils fassent la vraie révolution, et cela suppose du sang versé. Un bras de fer avec le pouvoir profond et pas avec des CRS qui n’ont pas le droit de les corriger comme pourrait le faire un père non absent. La grève dure des ouvriers avec juste de quoi vivre grâce au syndicat (dont la caisse était destinée à supporter une grève longue à l’origine) c’est une autre affaire que de jouer aux marioles avec un toutou pour faire le buzz.
"Si les grèves inspirent toujours une telle épouvante aux capitalistes, c'est parce qu'elles commencent à ébranler leur domination (...)
Chaque grève rappelle aux capitalistes que ce ne sont pas eux les vrais maîtres mais les ouvriers." (Lénine)#JeSoutiensLaGrèveDesCheminots pic.twitter.com/KdH6qHXPPh— Le spectre du communisme (@L_S_D_C__) 2 avril 2018
La conférence de presse commence à #Nantes pic.twitter.com/E59ABGbdSq
— Unkorneg (@Unkorneg) 30 mars 2018