Cette nuit [du 22 au 23 mars2018], l’université de droit de Montpellier a connu de violents affrontements. Plusieurs jeunes encagoulés et armés de « tasers » se sont introduits dans un amphithéâtre pour déloger des étudiants bloqueurs.
« Des hommes cagoulés habillés en noir sont entrés dans l’amphi, avec des palettes de bois tranchantes et des tasers (pistolet électrique) et se sont mis à taper partout et sur tout le monde. »
Le témoignage est glaçant. Cette nuit, un peu après minuit, l’amphithéâtre de l’université de droit de Montpellier, occupé depuis quelques heures par des étudiants, a été attaqué par une dizaine d’individus armés et cagoulés.
« Tout s’est passé très vite »
Sophie [prénom changé], une étudiante présente lors de l’affrontement raconte :
« Nous occupions l’amphithéâtre de manière pacifique depuis plusieurs heures et nous avions décidé d’y passer la nuit, puisqu’on voulait y faire une assemblée générale ce matin à 8 heures. Vers minuit, alors que nous étions une quarantaine d’étudiants des fac de droit, de sciences et de lettres, des hommes ont fait irruption dans l’amphi. Ils nous ont dit de dégager et ont frappé tout le monde », se souvient-elle.
Selon plusieurs sources, les individus cagoulés étaient une dizaine, et plusieurs étudiants ont été blessés. Au moins trois ont été emmenés par les pompiers. « J’ai vu une fille avec le visage en sang devant moi », témoigne François [prénom changé], étudiant en sciences politiques, également présent au moment des faits.
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Le doyen de la faculté de droit et de science politique a envoyé sa milice fasciste afin de déloger les lycéen-ne-s et étudiant-e-s mobilisé-e-s contre le Plan Étudiants et son monde qui occupaient PACIFIQUEMENT un amphi.
Mattraque, taser, des étudiants sont bléssés pic.twitter.com/eWYMnQ2W2k— Solidaires étudiant.e.s 34 (@SolidairesEtu34) 23 mars 2018
Une occupation de l’amphi A
Une assemblée générale (AG) avait lieu dans l’après-midi après la manifestation contre les réformes du bac et de l’université. Au cours de cette AG, les étudiants ont voté pour la tenue d’une nouvelle assemblée générale ce vendredi 23 mars, à 8 heures.
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Le doyen nie toute implication
Plusieurs des étudiants présents disent avoir vu le doyen de l’université, Philippe Pétel, en compagnie des hommes cagoulés après l’évacuation. « Après nous avoir tous sortis de l’université, ils ont baissé les grilles devant nous pour ne plus que l’on puisse rentrer. Le doyen de l’université était avec eux », témoigne Sophie. Contacté par le Figaro, le principal intéressé nie toute implication dans les événements : « Je n’y attache aucun crédit », répond-t-il.
« Un certain nombre d’excités ont pris possession de l’amphi avec pour intention de bloquer le fonctionnement de l’université. Les étudiants de la fac de droit étaient totalement opposés à ce bloquage. J’ai demandé l’intervention des forces de l’ordre vers 17h pour évacuer l’université, mais le préfet ne l’a pas autorisé », témoigne Philippe Pétel.