Le Financial Times rapporte que la France, l’Allemagne et l’Italie vont suivre l’exemple du Royaume-Uni, et qu’elles vont rejoindre la nouvelle banque de développement créée par la Chine, l’Asian Infrastructure Investment Bank (AIIB), au grand dam des États-Unis, qui auraient souhaité que les pays occidentaux boudent cette nouvelle institution.
La création de l’AIIB, une banque dotée d’un capital de 50 milliards de dollars, a été initiée l’année dernière par le président chinois Xi Jinping, dans le but d’augmenter l’influence internationale de l’Empire du Milieu. Au cours des prochaines années, la Chine et les États-Unis devraient intensifier leur concurrence pour s’imposer comme la superpuissance qui pourra définir les règles économiques et commerciales d’une Asie en plein essor. Dans cet esprit, l’AIIB est vouée à devenir une rivale de la Banque Mondiale basée à Washington.
La semaine dernière, on avait appris que le Royaume-Uni, qui souhaite devenir la place financière privilégiée pour les investissements chinois, avait décidé de s’associer à cette initiative. L’Australie, qui avait décliné dans un premier temps l’invitation de rejoindre la banque, a finalement changé d’avis, et annoncé qu’elle pourrait éventuellement décider de s’y associer.
Séoul a également annoncé qu’elle allait reconsidérer sa décision de ne pas rejoindre la banque. Quant au Japon, un pays allié des États-Unis qui s’inquiète de l’influence grandissante de la Chine dans la région, on s’attend à ce qu’il refuse de devenir membre.
Pour les États-Unis, toutes les adhésions à ce projet de ses alliés occidentaux sont un coup dur. L’administration Obama avait invité toutes les nations alliées à rester en dehors, arguant qu’elles auraient plus d’influence sur son fonctionnement et qu’elles pourraient imposer de meilleures normes de crédit si elles n’étaient pas impliquées elles-mêmes.
En privé, les officiels australiens et américains déplorent que l’adhésion des Britanniques n’ait obéi qu’à des considérations financières, et qu’ils aient totalement négligé les implications géopolitiques plus grandes pour la région Asie-Pacifique.