L’autorisation était très attendue dans l’univers de la sécurité privée. À partir de lundi [1er janvier 2018], les agents de ce secteur pourront être armés avec le droit, très encadré et selon les cas, d’être dotés d’une matraque, bombe lacrymogène ou arme à feu. Un changement « culturel et politique » dont se félicitent les professionnels.
Le texte, paru dimanche au Journal Officiel, est la traduction réglementaire d’une disposition de la loi sur la sécurité publique du 1er mars 2017. Elle avait été votée sur fond de menace terroriste après la vague d’attentats de 2015 sous le précédent quinquennat. Elle avait notamment assoupli les règles de légitime défense pour les policiers.
Les agents de protection rapprochée pourront désormais être armés quand ils « assurent la protection d’une personne exposée à des risques exceptionnels », précise le décret.
La « levée d’une ligne rouge historique »
De leur côté, les agents de sécurité privée ou vigiles pourront eux aussi être dotés d’armes de poing s’ils exercent leur activité dans des circonstances, définies par le préfet, qui les exposent à « un risque exceptionnel d’atteinte à leur vie ». Jusqu’à présent, seuls certains personnels comme les transporteurs de fonds pouvaient être armés. Le décret conditionne l’armement des agents de la sécurité privée à un important volet formation.
« Cette évolution réglementaire marque un changement culturel et politique extrêmement significatif pour la sécurité privée », a commenté le syndicat national des entreprises privées (Snes) qui dans un communiqué, évoque la « levée d’une ligne rouge historique ». Il se dit « très satisfait » sur Twitter.
Publication du décret armement des APS : Pascal Pech Président du SNES se déclare : « Très satisfait de la confiance que cette réforme fondamentale exprime de la part des pouvoirs publics dans l’efficacité du privé " pic.twitter.com/JHtBymlwrS
— SNES (@SnesInfos) 31 décembre 2017