Ce dimanche 4 mars, les électeurs suisses se prononçaient notamment sur l’initiative « No Billag » qui visait à supprimer la redevance obligatoire qui finance le service public audiovisuel. Le texte a été balayé à 71,6 % par les votants.
L’électeur avait l’occasion de se débarrasser d’une redevance obligatoire qui est l’une des plus chères d’Europe. Les arguments en faveur de la suppression de la redevance, soutenue par les Jeunes Libéraux Radicaux et par l’UDC, n’ont visiblement pas fait mouche. En janvier dernier, Nicolas Jutzet, l’un des chefs de file de la campagne No Billag, nous exposait les raisons pour lesquelles cette initiative était bénéfique.
Les adversaires des initiateurs disposaient d’un budget de campagne bien plus important et la quasi-totalité de l’establishment s’est mobilisée pour influencer l’opinion publique afin qu’elle rejette l’initiative. Malgré ce vote, un grand nombre de citoyens ne se retrouve pas dans le traitement de l’information qui est fourni par la RTS et par d’autres chaînes qui bénéficient de la subvention de la redevance. Ils lui reprochent notamment une vision angélique et complaisante de la crise migratoire.
Parmi les recrues du service public figure Thomas Wiesel qui incarne, pour beaucoup, le bobo bien-pensant jusqu’à son paroxysme. Il anime désormais une émission hebdomadaire qui s’inspire largement des late-show à l’américaine ou de Yann Barthès. Sa première prestation dans l’émission Mauvaise Langue lui a même valu une critique acerbe dans le journal 24 heures .
Extrait de sa deuxième émission où il consacre une séquence à la famille Le Pen :
La redevance devrait bientôt passer de 451 à 365 francs par année, mais rien ne garantit qu’elle n’augmentera pas de manière progressive lors des années suivantes. Reste à savoir si ce net résultat n’empêchera pas le service public de se remettre en question et de procéder aux réformes promises par ses dirigeants. Internet a permis l’émergence de nombreux médias qui proposent une information alternative et qui séduit un nombre croissant de personnes. Leur mobilisation n’a pas suffi cette fois-ci mais rien n’indique qu’elle n’aura pas plus de succès dans une votation future même si nous sommes, à l’heure actuelle, très loin d’un changement radical.
Il reste un gros travail à faire pour contrer l’influence des médias institutionnels sur l’électeur qui n’a tout simplement pas eu le courage ou la lucidité de renverser la table.