BuzzFeed France a pu contacter certains auteurs sélectionnés par Canal+ pour préparer les nouveaux Guignols et consulter des documents internes de la chaîne.
S’il n’y a pas une semaine sans qu’il y ait de nouvelles révélations sur Canal+ version Bolloré, approcher les nouvelles recrues de la chaîne reste très compliqué. Certaines réponses que nous avons reçues par mail traduisent la tension actuelle au sein de l’entreprise :
« Après mûres réflexions, je pense malheureusement qu’il est préférable pour moi de ne pas participer à votre article pour le moment. Je pourrais en pâtir vu la situation de crise actuelle dans la chaîne. »
Des Guignols de l’info aujourd’hui, on sait juste qu’ils ne reprendront pas avant octobre, que le décor va radicalement changer et que PPDA ne sera plus le pilier de ce divertissement que la chaîne compte exporter à l’étranger.
Après avoir licencié les auteurs historiques du programme, Canal+ a organisé des ateliers d’écriture tout l’été pour repenser le nouveau format des Guignols de l’info. Vincent Bolloré a en effet missionné Christelle Graillot (la dénicheuse de talents de Canal+) et Amandine Maudet, responsable des contenus pour Bolloré, pour qu’elles « testent » des auteurs avant de constituer une nouvelle équipe. Elles ont donc fait appel à des profils très divers - des scénaristes, des blogueurs, des comédiens - pour préparer la nouvelle version.
Michel (le prénom a été modifié), l’un des participants à ces ateliers –non rémunérés– et blogueur depuis quelques années, a accepté de livrer à BuzzFeed France quelques détails sous couvert d’anonymat, au vu du climat dans la chaîne :
[...] « Dans les ateliers suivants, dont l’un s’est tenu à l’Olympia lorsque la salle était fermée, les consignes ont été beaucoup plus claires. Pour résumer, on nous a dit moins de politique et plus de Kim Kardashian et de Kanye West. Ils voulaient qu’on écrive sur ce qu’ils appellent la “pop-culture” en se basant sur les 100 personnalités les plus influentes. Ces consignes ont d’ailleurs créé des tensions au sein de l’équipe, car certains refusaient d’abandonner “l’essence même des Guignols de l’info“ ».