La Roumanie vient de célébrer les 10 ans de son adhésion à l’Alliance atlantique.
L’OTAN possède quatre sites militaires sur le sol roumain, composant la force d’intervention d’Europe de l’Est (Eastern European Task Force, EETAF).
Parmi les points d’appuis de l’Alliance, l’aéroport Mihail Kogalniceanu, site ayant servi entre 2001 et 2003 d’étape dans le transfert d’hommes et de matériel des États-Unis vers l’Irak et l’Afghanistan et à partir de 2005 de lieu d’interrogatoire des services secrets états-uniens (les tristement célèbres « prisons de la CIA ») et de transit des prisonniers suspectés de terrorisme.
En 2010, un aménagement pour un coût de 50 millions de dollars transforme l’aéroport en véritable base militaire.
Dans le cadre du retrait du gros de leurs troupes d’Afghanistan d’ici la fin 2014, un accord a été signé entre les États-Unis et la Roumanie afin de faire transiter par cette base entre 20 000 et 30 000 hommes et leurs équipements. Elle remplacera la base de Manas, au Kirghizstan, dont le contrat pour l’utilisation de ces installations s’achève en juillet 2014.
600 marines supplémentaires vont y être envoyés dans le cadre du déploiement d’une unité Special Purpose Marine Air-Ground Task Force-Crises Response (ce type d’unité a déjà été projeté au Soudan du Sud et en Libye). Ce sont près de 1 600 soldats états-uniens qui seront ainsi présents dans ce pays des Balkans.
Située au bord de la mer Noire, la base Mihail Kogalniceanu est un lieu stratégique dans le cadre de la gestion de la crise ukrainienne et de la politique d’encerclement de la Fédération de Russie par les forces armées de l’Empire.
Une cinquième base, baptisée Doslo, est en cours de construction pour un montant de 134 millions de dollars, afin d’y déployer le système anti-missiles de l’OTAN et des États-Unis. 500 soldats y seront stationnés.
Le bras armé de l’Empire souhaite poursuivre son avancée dans la région. Ainsi le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a-t-il déclaré, au sujet du partenariat avec l’Ukraine :
« Ce sera élaboré dans les semaines, mois et années à venir. D’un point de vue concret, il s’agit d’un soutien à la transformation des forces armées ukrainiennes en une organisation moderne et efficace capable de fournir une dissuasion nécessaire et d’assurer une défense contre les menaces militaires. Nous augmenterons la capacité des forces armées ukrainiennes à coopérer avec les troupes alliées (…) par le biais d’exercices militaires de l’OTAN. Nous inviterons l’Ukraine à prendre part au développement des capacités militaires. Nous garantirons le renforcement de l’aptitude au combat des forces armées ukrainiennes. Le déploiement de troupes d’entraînement mobiles est également envisagé dès que l’opportunité s’offrira. »
Voir aussi, sur E&R : Le « bouclier » pour la nouvelle guerre froide