Pour répondre à la question posée dans le titre, nous devons savoir en quoi consistent les États-Unis. C’est un groupe ethnique, une collection de bâtiments et de ressources, une masse terrestre avec des frontières, ou c’est la Constitution. Ce qui différencie clairement les États-Unis des autres pays, c’est leur Constitution. Elle nous définit comme un peuple. Sans elle, nous serions un pays différent. Par conséquent, perdre la Constitution, c’est perdre le pays.
Est-ce que la Constitution existe encore ? Examinons le document et parvenons à une conclusion.
La Constitution consiste en une description d’une république avec trois branches indépendantes, législative, exécutive et judiciaire, chacune avec ses propres pouvoirs, et la Déclaration des droits les a intégrées comme amendements constitutionnels. La Déclaration des droits décrit les libertés civiles des citoyens qui ne peuvent pas être violées par le gouvernement.
L’article I de la Constitution décrit le pouvoir législatif. L’article II décrit le pouvoir exécutif et l’article III décrit le pouvoir judiciaire. Par exemple, l’article I, section 1, donne tous les pouvoirs législatifs au Congrès. L’article I, section 8, donne au Congrès le pouvoir de déclarer la guerre.
La Déclaration des droits protège les citoyens du gouvernement en faisant de la loi un bouclier pour le peuple plutôt qu’une arme dans les mains du gouvernement.
Le Ier amendement protège la liberté de parole, de la presse et de réunion ou de manifestation publique.
Le IIe amendement donne au peuple le droit « de garder et de porter des armes ».
Le IIIe amendement traite du cantonnement de soldats chez des civils, un grief important contre le roi George III, mais pas une pratique des armées actuelles.
Le IVe amendement garantit « le droit des citoyens d’être garantis dans leur personne, leur domicile, leurs papiers et effets » et empêche l’émission de mandats, si ce n’est « sur présomption sérieuse, corroborée par serment ou déclaration, ni sans que le mandat décrive particulièrement le lieu à perquisitionner et les personnes ou les choses à saisir ». Le quatrième amendement empêche la police et les procureurs d’« aller à la pêche à l’aveuglette » dans leur effort pour trouver une infraction qu’ils pourraient imputer à la personne visée.
Le Ve amendement interdit la double incrimination, le témoignage contre soi-même, la privation de sa vie, de sa liberté ou de ses biens sans procédure régulière et interdit l’expropriation des biens sans une juste indemnité.
Le VIe amendement garantit un procès rapide et public, requiert qu’un accusé soit instruit des charges retenues contre lui et soit confronté à des témoins, puisse demander la comparution de témoins à décharge et soit assisté par un avocat.
Le VIIe amendement donne le droit à un procès devant jury en cas de poursuites civiles.
Le VIIIe amendement interdit les cautions excessives et les châtiments cruels et exceptionnels.
Le IXe amendement stipule que l’énumération de certains droits dans la Constitution ne doit pas en nier ou déprécier d’autres conservés par le peuple. Autrement dit, les gens ont des droits, en plus de ceux énumérés dans les prescriptions légales, contre les abus de pouvoir du gouvernement.
Le Xe amendement réserve aux États les droits qui ne sont pas délégués au gouvernement fédéral.
Le Xe amendement est lettre morte. Le IIIe amendement protège contre une pratique abusive du gouvernement qui est abandonnée. Le VIIe amendement est toujours pertinent puisqu’il permet que des dommages dans des procédures civiles soient tranchés par un jury, à l’époque une protection contre l’injustice, ce qui n’est pas toujours le cas aujourd’hui.
Les sept autres amendements englobent les protections majeures de la liberté civile. Je les examinerai à leur tour, mais d’abord examinons les sections 1 et 8 de l’article I. Ces deux articles décrivent les principaux pouvoirs du Congrès et les deux articles ont été violés. L’octroi par la Constitution de « tous les pouvoirs législatifs » au Congrès, a été annulé par les décisions administratives et la signature de déclarations. Le président peut recourir aux décrets administratifs pour légiférer, et il peut utiliser des déclarations signées pour rendre inapplicables des passages de lois adoptées par le Congrès et signées par le président. Du pouvoir législatif a aussi été perdu par la délégation à des représentants de l’administration de la rédaction des règlements d’application des lois adoptées. Le droit que la Section 8 donne au Congrès de déclarer la guerre, a été usurpé par le pouvoir exécutif. Par conséquent, les pouvoirs importants conférés au Congrès ont été perdus au profit du pouvoir exécutif.
Le Ier amendement a été compromis par les exigences de sécurité nationale du pouvoir exécutif et par une classification intensive. Les lanceurs d’alerte sont poursuivis sans relâche bien que les lois fédérales les protègent. Le droit de se rassembler et de manifester publiquement a été transformé en arrestations, gaz lacrymogène, matraques, balles en caoutchouc, canons à eau et peines de prison. La liberté de parole est aussi limitée par le politiquement correct et les sujets tabous. La dissidence montre des signes qu’elle est progressivement criminalisée.