Comme nous l’indiquions il y a un mois, la faillite générale des Etats-Unis commence à se profiler. C’est ce qu’a confirmé aujourd’hui l’agence de notation Standard & Poor’s, qui a donné un avertissement sévère aux Etats-Unis en assignant une perspective négative à la note souveraine « AAA » du pays. S&P pourrait dégrader la note d’ici à deux ans s’ils ne mettent pas en place un plan d’austérité avant 2013.
2013 est une date assez lointaine quand on sait que Pimco, le plus important fonds d’investissement au monde a annoncé il y a un mois s’être débarrassé de tous ses Bons du Trésor US. « Il faut se souvenir que les Bons du Trésor sont la plus grande bulle de ces cent dernières années. Ils sont considérés par les spéculateurs comme une assurance-vie gratuite et qui rapporte tout de suite et très gros », indiquions nous dans un précédent article (1).
Si Pimco fait savoir aujourd’hui qu’il y a tout à perdre à collaborer avec l’État américain et qu’il convient de se débarrasser avec urgence des Bons du Trésor US, c’est qu’elle prévoit que les cours des obligations d’État US vont s’effondrer très rapidement – sans doute même avant l’été – et que cela entraînera une contraction de l’économie qui risque de mener le pays à l’éclatement monétaire par l’hyperinflation, à la récession et au chômage de masse. En clair, la banqueroute des États-Unis.
Plan d’austérité maximal pour le Portugal
Les représentants de l’Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) entamaient lundi à Lisbonne des négociations politiques avec les autorités portugaises pour définir le montant, et surtout les conditions, d’un plan de sauvetage financier qui doit être conclu d’ici à la mi-mai. Mais le chiffre qui circule déjà en coulisse avoisine les 80 milliards d’euros.
Le déblocage de cette aide sera assorti d’une douloureuse cure d’austérité, à l’image de ce qu’ont vécu, avant le Portugal, la Grèce et l’Irlande.
Le Portugal a d’ores et déjà relevé à deux reprises le taux de la taxe sur la valeur ajouté, en 2010 et début 2011. Au total, le taux de TVA a gagné trois points de pourcentage à 23%. Il devrait néanmoins être encore augmenté d’au moins un point, soit 24%, mais son taux pourrait varier selon les produits.
Les taxes sur les alcools, le tabac, les ventes automobiles et les carburants pourraient également être augmentées, de même que la taxation sur les transactions financières et immobilières.
Parallèlement, tous les crédits et réductions d’impôts seraient ajournés.
Les pouvoirs publics ont d’ores et déjà imposé l’année dernière une baisse moyenne de 5% de la rémunération des fonctionnaires, gelé les promotions et les hausses de salaire, gelé les embauches et réduit le nombre de contractuels, mis un terme au paiement des heures supplémentaires et aux allocations-transports des fonctionnaires.
Parmi les mesures supplémentaires envisagées, le salaire moyen des fonctionnaires pourrait subir une nouvelle baisse. Les subventions pour les congés payés (deux mois de salaire/an) pourraient être purement et simplement éliminées.
L’ensemble de ces sacrifices qui va être exigé des portugais va assurément déboucher sur une crise sociale majeure, qui ne tardera plas à s’étendre à l’Espagne, prochain Etat sur la liste de la banqueroute, puis à nouveau à la Grèce qui, malgré le plan d’aide octroyé l’année dernière, sombre à nouveau dans des difficultés économique. Les spéculations persistantes sur une prochaine restructuration de la dette grecque, même si les dirigeants du pays et les responsables européens écartent cette éventualité.
« Le vrai danger d’une restructuration est qu’elle ferait encore des noeuds dans les comptes des banques qui la détiennent, notamment allemandes et françaises, très exposées à la dette grecque », prévenait Jane Foley, analyste chez Rabobank, interrogée par le quotidien économique Les Echos.
1. La Banqueroute ou la guerre