Les forces de l’ordre syriennes sont de plus en plus victimes d’attaques armées perpétrées par des groupes armés.
Ce mardi, un colonel de l’État-major syrien et un adjudant-chef ont été tués ce mardi dans la ville de Homs, a assuré l’agence de presse syrienne officielle Sana.
Selon des sources syriennes, Mohammad Abdo Khaddour a succombé après avoir été victime alors qu’il sortait de son domicile de tirs de feu de la part d’un groupe armé. Un autre officier, l’adjudant-chef Ghassan Mouhrez, est également décédé après avoir reçu une balle mortelle alors qu’il conduisait son minibus sur la route de son travail.
Sana a également signalé que deux commissariats de police dans la ville de Homs ont été victimes d’attaques armées à l’aube de ce mardi. 6 éléments des forces de l’ordre ont été blessés alors que 2 hommes armés ont été tués et 5 autres blessés.
Dans un communiqué, le ministère de l’intérieur a condamné "les assassinats qui ont eu lieu ces derniers jours dans certains gouvernorats, des militaires syriens, des éléments de la police et des civils dont leurs corps ont été retrouvés mutilés".
Le communiqué souligne que les actes d’agression et de violence contre des biens publicset privés, sans compter les tirs sauvages pour terroriser les citoyens et couper les routes, sont menés par une rébellion armée d’obédience salafiste, surtout dans les villes de Homs et Banyas, sachant que les slogans qui sont scandés sont de nature jihadistes et appellent à créer des émirats salafistes.
"Ce qui vient d’être commis par ces groupes armés constitue un crime odieux, puni par la loi avec des sanctions très sévères. Il s’est avéré que l’objectif derrière ces actes de terroriste est de créer la déstabilité et le chaos dans le pays, et ce en exploitant le principe de la liberté et des réformes, le tout bien élaboré selon un agenda bien défini dénoncé par le président Bachar alAssad lors de son allocution devant le nouveau gouvernement", a précisé le communiqué.
Et de poursuivre : "Le ministère ne sera pas clément envers ces groupes terroristes qui mettent en danger la sécurité du pays, répandent la terreur entre les citoyens. Par conséquent, il œuvrera à préserver la paix et la stabilité dans l’ensemble du pays, tout en procédant à la poursuite permanente des éléments terroristes là où ils se trouvent pour les traduire devant la justice et mettre un terme à tout aspect de rébellion armée".
Le ministère a enfin exhorté tous les citoyens à la nécessité d’informer les services compétents des repères des terroristes et des suspects aussi à ne pas les laisser s’infiltrer dans leurs rangs pour pouvoir exécuter leurs actes et leurs forfaits.
Pour sa part, le ministre des Affaires Etrangère et des Emigrés, M. Walid al-Mouallem, a qualifié de très grave ce qui s’était passé hier dans la ville de Talbissa dans le gouvernorat de Homs où la route internationale était coupée pendant des heures par des personnes armées.
"Ces groupes avaient agressé des policiers qui avaient l’ordre de ne pas touché aux manifestants, ce qui a conduit à des victimes parmi les agents de police et nécessité une intervention militaire", a-t-il ajouté.
Lors d’une rencontre avec les ambassadeurs des pays arabes et étrangers accrédités à Damas, Mouallem a dénoncé "une campagne médiatique claire menée par certaines chaînes satellitaires arabes... cette campagne joue un rôle négatif qui nuit aux intérêts du peuple et de l’Etat syriens", a-t-il déclaré.
Le ministre a également exprimé sa surprise quant aux fatwas émises de l’extérieur de la Syrie, affirmant que "ceux qui émettent ces fatwas devraient savoir que la Syrie est fière de son unité nationale, de sa laïcité et de son attachement aux normes nationales".
En ce qui concerne la saisie d’armes de contrebande en provenance de l’Irak, al-Mouallem a dit que ce n’est pas la première fois qu’une telle chose arrive, et que le gouvernement irakien n’a rien à voir avec cette affaire. "Toutefois, a noté M. al-Mouallem, cela prouve qu’il y a des parties qui travaille pour saper la sécurité et la stabilité en Syrie".
Un général, ses deux enfants et son neveu sont tombés en martyr par des balles
Sur le terrain , le général Khodr al-Tellaoui, ses deux enfants et son neveu sont tombés en martyrs Lundi par les balles de groupes criminels armés qui avaient mutilé leurs corps, a rapporté SANA.
Des foules massives ont participé ce Mardi à leurs obsèques à Homs où le général Moin Mahalla et le soldat Iyad Harfouch, ont aussi perdu leurs vies, de la même façon.
Cela dit, un policier blessé, Ihssan al-Salem, a fait noter qu’il est allé à Bab al-Drib à Homs pour préserver la sécurité, suite à un coup de fil émanant des habitants qui avaient demandé à la police de les protéger des groupes armés, indiquant que soixante éléments armés ont détruit les véhicules et les magasins et ont tiré aveuglement sans aucune distinction.
Toujours selon SANA, le jeune créateur syrien, Issa Aboud, 27 ans, est tombé en martyr Lundi, par les tirs des bandes criminelles armées, alors qu’il circulait a bord de sa voiture dans le quartier d’al-Nezha à Homs. M. Ali Aboud, frère du martyr, a indiqué à l’agnce d’information syrienne, que son frère était allé visiter son cousin dans le quartier d’al-Nezha où des groupes criminels armés s’adonnaient à leurs crimes, ce qui l’a mortellement touché. A noter que le jeune créateur Aboud est titulaire du prix d’inventeur le plus jeune dans le monde, il possédait une centaine de brevets d’invention.
A Lattaquié, un certain nombre de blessés ont affirmé qu’ils ont été la cible de ces groupes : ainsi selon le citoyen, Moïz Samir Qreitech, une bande de manifestants a arrêté le bus dans lequel il se trouvait et des éléments armés ont ouvert le feu sur eux le blessant.
Les Ulémas syriens dénoncent le communiqué de l’Union mondiale des Ulémas musulmans
Les érudits et Ulémas musulmans de la Syrie ont affirmé que le communiqué publié par l’Union mondiale des Ulémas musulmans sur la situation en Syrie ne les a pas surpris sachant qu’il a été publié par des références religieuses partiales ayant des liens suspects.
Selon un communiqué publié par SANA, les Ulémas syriens ont indiqué que les signataires du communiqué de l’Union mondiale doivent assumer leur responsabilité devant Dieu, devant les peuples et pour l’histoire, soulignant que la mission des Ulémas est de s’opposer à toute forme de zizanie et d’appliquer les enseignements de la Charia.
Le texte note que les auteurs du communiqué de l’Union des Ulémas musulmans connaissent bien les positions stables et fermes de la Syrie face aux ennemis de tous les Arabes et les Musulmans, les accusant de faire partie d’un plan extérieur visant la déstabilisation de la Syrie.
Et de s’interroger :"De quel droit les Ulémas de l’Union mondiale se permettent de s’ingérer dans les affaires des peuples et dans les affaires intérieures des pays sous prétexte du respect des droits de l’Homme, des libertés et de la réforme ?".
Ils ont indiqué que les Ulémas de la Syrie, membres de l’Union mondiale des Ulémas musulmans, n’ont pas été consultés et n’ont pas pris connaissance du contenu de ce communiqué.
"Les solutions proposées par le président alAssad n’étaient pas partielles, comme l’ a prétendu ce communiqué, mais radicales englobant le code sur le multipartisme, l’état d’urgence, le code de la presse et l’administration locale", ont indiqué les Ulémas syriens, soulignant que tout cela n’est pas uniquement des promesses de réformes, mais soumis au contraire à des échéances bien définies.
Les Ulémas syriens ont aussi souligné que le président alAssad a insisté sur la légalité des manifestations et a exhorté à mettre en place une loi régulant cette question.
Ils ont affirmé que la Syrie et son peuple avaient dit leur mot :"Non à la sédition, non à la tuerie, non à la destruction…Oui à l’unité nationale".
Pour sa part, le mufti de la république syrienne, Dr Ahmad Badr-Eddine Hassoun s’est interrogé : "qui a consulté les dignitaires de l’Union des Ulémas, conduite par Cheikh Qaradaoui pour publier ce communiqué ?", alors que plusieurs frères syriens sont membres permanents au sein de cette Union détournée par une minorité bien connue.
"Le Conseil aurait mieux fait de publier un communiqué après l’allocution du président alAssad pour souhaiter au peuple syrien la réussite dans l’application des réformes annoncées", a-t-il ajouté.
Enfin, Cheikh Mohammad Saïd Ramadan al-Bouti, a souligné que les Ulémas musulmans qui ont participé dans la rédaction du communiqué de l’Union Mondiale des Ulémas musulmans, " ne sont pas membres de cette Union" !