La police de Hong Kong a annoncé neuf arrestations après la découverte de ce qui semble être des explosifs, la presse locale établissant un lien entre ces interpellations et un vote imminent sur le projet de réforme électorale qui divise l’ancienne colonie britannique.
« Le bureau chargé du crime organisé et des triades (la mafia chinoise) a mené une opération et découvert une certaine quantité d’explosifs présumés à Sai Kung, dans le nord-est de Hong-Kong » a déclaré un porte-parole à l’AFP.
La police a ajouté que neuf personnes avaient été arrêtées, sans autre précision.
D’après le South China Morning Post et l’Oriental Daily, il s’agit de personnes appartenant à la mouvance prodémocratie dite localiste qui a émergé pendant la bataille sur la réforme politique dans le territoire autonome.
Le Post explique que les engins, découverts dans un studio de télévision à l’abandon, devaient exploser avant le débat au Conseil législatif (Parlement local) sur le projet de réforme électorale du gouvernement.
Le texte doit être débattu à partir de mercredi pour un vote avant la fin de la semaine. Il prévoit d’accorder le droit de vote à tous les Hongkongais majeurs pour l’élection du prochain chef de l’exécutif en 2017 alors que celui-ci est actuellement désigné par un comité de 1 200 grands électeurs majoritairement pro-Pékin.
Mais les opposants fustigent une parodie de démocratie. Pékin garde la haute main sur le processus puisque seuls deux ou trois candidats adoubés par un comité loyal au Parti communiste chinois (PCC) seront autorisés à se présenter.
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue à l’automne pour protester contre ce projet, paralysant une partie de la ville, avant d’être délogées par la police.
Les groupes localistes dénoncent une réforme politique qui manque d’envergure et militent pour que Hong Kong prenne ses distances avec Pékin et détermine son propre avenir politique.
Deux de ces groupes ont dit à l’AFP n’avoir aucune connaissance des arrestations et souligné qu’ils s’opposaient à l’usage de la violence.
« La police accuse les localistes de fabriquer des bombes mais je ne suis pas sûr que ce soit vrai. Nous n’avons rien à voir avec ça » a déclaré Jon Ho, de Pouvoir localiste.
« Notre groupe ne croit pas à la violence » a dit Tam Tak-chi, du Pouvoir du peuple.