À l’occasion de la fête nationale de son pays (Jour de l’Indépendance, 4 juillet), l’Américain Kevin Barrett publie un article intitulé : « Les États-Unis devraient déclarer leur indépendance du Moyen-Orient ».
Kevin Barrett, islamologue et arabisant, est un critique influent de la prétendue « Guerre contre la Terreur ». Il est le fondateur de la Muslim-Christian-Jewish Alliance, et l’auteur des livres Truth Jihad : My Epic Struggle Against the 9/11 Big Lie (2007) et Questioning the War on Terror : A Primer for Obama Voters (2009). Il anime un site et une radio Internet, www.truthjihad.com.
C’est aujourd’hui le Jour de l’Indépendance aux États-Unis. Chaque 4 juillet, les Américains font griller des hamburgers et allument des feux d’artifices en l’honneur des Pères fondateurs et de leur guerre d’indépendance contre le monarque britannique George III. Chaque jour qui passe, de plus de plus d’Américains veulent rompre leurs chaînes et déclarer leur indépendance. Mais cette fois, au lieu de se libérer de la Grande-Bretagne, ils souhaitent déclarer leur indépendance vis-à-vis du Moyen-Orient.
Les États-Unis sont pris dans une toile ruineuse de dépendance avec le Moyen-Orient. Depuis 2003, l’Amérique a annihilé ce qui lui restait de son économie dans la poursuite de guerres au Moyen-Orient qui ne sont pas dans son intérêt. L’économiste Joseph Stiglitz a écrit en 2008 que la guerre d’Irak a coûté aux contribuables au moins 3 000 milliards de dollars (3 trillions), et que son coût final excéderait en fin de compte 5 000 milliards. Une telle somme représente un multiple du Produit national brut du pays. Cette dépense colossale pour une pure folie est responsable de la plongée du peuple américain dans la misère depuis que Goldman Sachs a fermé le robinet du système de finance globale le 11 septembre 2008.
Le président Obama veut resserrer le nœud de la dépendance en donnant encore 500 millions aux prétendus rebelles syriens. En réalité, cet argent est destiné officieusement à l’EIIL, le groupe terroriste takfiriste qui décime la Syrie et l’Irak. L’Amérique paie des extrémistes pour détruire les pays qu’elle a toujours prétendu essayer de sauver.
La relation des États-Unis avec le Moyen Orient est caractéristique de ce que les psychologues nomment la « codépendance ». Selon Wikipédia :
« La codépendance est définie comme une condition psychologique dans laquelle une personne est contrôlée ou manipulée par une autre personne affectée d’une pathologie psychique (typiquement le narcissisme ou une addiction) ; d’une manière plus générale, cela désigne une dépendance envers les besoins d’un autre. Cela implique aussi souvent de donner une priorité plus basse à ses propres besoins tout en se préoccupant excessivement des besoins des autres. »
Les États-Unis et certains pays du Moyen-Orient sont piégés dans ce qu’on peut nommer une relation de codépendance mutuelle. D’un côté, les États-Unis sont le drogué du pétrole qui manipule et contrôle le Moyen-Orient. Mais d’un autre point de vue, certaines nations du Moyen-Orient comme Israël et l’Arabie saoudite sont les narcissiques drogués du dollar qui manipulent et contrôlent les États-Unis.
En intervenant constamment au Moyen-Orient pour soutenir les régimes israélien et saoudien, les États-Unis « se préoccupent excessivement des besoins des autres », à un point de psychopathie clinique. Les États-Unis ont une préoccupation tellement faible pour leurs propres besoins que leurs routes, leurs ponts, leur réseau d’eau potable, leurs réseaux de transports, leurs écoles, et leurs réseaux de distribution d’énergie sont en train de se désintégrer. Pendant ce temps, l’État continue de déverser d’interminables trillions de dollars dans les trous noirs voraces de Tel-Aviv et Riyad.
Heureusement, les relations de codépendance avec le Moyen-Orient touchent à leur fin. Cette histoire d’amour vouée à l’échec depuis le début a commencé un jour de la Saint-Valentin, le 14 février 1945, lorsque le président américain Franklin Roosevelt rencontra le roi d’Arabie saoudite Abdul Aziz à bord du USS Quincy. Il faudrait qu’elle prenne fin le 4 juillet – aujourd’hui – par une déclaration d’indépendance vis-à-vis des rois du pétrole saoudiens.
Les États-Unis n’ont plus besoin du pétrole saoudien. En 2006, ils importaient 13 milliards de barils de pétrole par jour, et 10 % seulement provenaient d’Arabie saoudite. Aujourd’hui, les importations de pétrole ont chuté en dessous de 5 milliards de barils, et la contribution saoudienne est négligeable. Alors pourquoi soutenir le régime brutal et médiéval des Saoud, qui sponsorise les terroristes de l’État islamique d’Irak et du Levant (EIIL), pire qu’Al-Qaïda ? Si les États-Unis retirent leur soutien, le régime saoudien s’effondrera en cinq minutes ou moins. Il est grand temps que cela arrive.
Les États-Unis devraient aussi déclarer leur indépendance vis-à-vis d’Israël. L’État hébreu à coûté aux États-Unis plus de 2 000 milliards de dollars, sans compter la guerre d’Irak livrée pour le compte d’Israël. Le Trésor américain verse à Israël – un pays prospère – des milliards de dollars par jour. Pourquoi ? Parce qu’Israël et ses fans dominent les médias américains et la Maison Blanche, et ont pour ainsi dire acheté le Congrès. De fait, les États-Unis ont été colonisés par Israël.
Alors que cet article va sous presse, les États-Unis soutiennent officiellement l’unité de l’Irak, tandis qu’Israël et l’Arabie saoudite tentent de démanteler ce pays en trois États séparés. Alors pourquoi les États-Unis entraînent-ils les terroristes de l’EIIL en Jordanie et leur balancent-ils de l’argent et des armes ? Pourquoi ne veulent-ils pas livrer les avions militaires achetés par Bagdad ? On dirait que la politique américaine officielle est sapée par ses prétendus alliés à Tel-Aviv et Riyad, qui ont leurs propres objectifs.
Les États-Unis doivent couper les ponts avec ces soi-disant alliés. Israël et l’Arabie saoudite représentent les deux pires aspects du passé : d’un côté un despotisme médiéval qui sponsorise les terroristes et les extrémistes, de l’autre un État d’apartheid qui prône un suprématisme ethnique. Ces deux régimes appartiennent à la proverbiale poubelle de l’histoire.
Obama peut-il vaincre le lobby du pétrodollar saoudien et sevrer l’Amérique de sa codépendance envers Riyad ? Peut-il surmonter le pouvoir encore plus grand du lobby israélien et abolir l’asservissement maladif envers les monstres de Tel-Aviv ?
Le 4 juillet serait un beau jour pour couper les liens qui entravent l’Amérique et la rattachent aux pires gouvernements de la région. Obama devrait immédiatement stopper toute aide à l’Arabie saoudite et à Israël. Il devrait aussi arrêter d’envoyer des milliards de dollars à Al-Sissi, l’homme de main des sionistes au Caire, et laisser ce régime vicieux tomber en poussière.
En bref, l’Amérique a besoin d’une nouvelle déclaration d’indépendance. Elle devrait commencer par les mots immortels :
« Lorsque, dans le cours des événements humains, il devient nécessaire pour un peuple de dissoudre les liens politique qui l’ont rattaché à un autre… »
Il est devenu urgent que les États-Unis d’Amérique dissolvent les liens qui les rattachent à l’axe du mal du Moyen-Orient, les États voyous d’Israël et d’Arabie saoudite.