L’actualité internationale est brûlante. Ces jours-ci, Alger vit au rythme des visites des hauts responsables occidentaux. Tout a l’air de se confondre autour de nous. Tout a l’air de se rejoindre quelque part.
Au Mali, les puissances internationales se disputent l’uranium, l’or et le pétrole. Du côté syrien, la crise perdure.
Les Américains et les Russes n’ont pas réussi à trouver un terrain d’entente à cause des sionistes et leurs subordonnés qui ne veulent pas entendre parler de la paix. Concernant le dossier nucléaire iranien, l’Iran refuse toujours de se soumettre aux diktats des États-Unis. La Chine et la Russie apportent leur soutien sans faille au gouvernement d’Ahmadinejad.
Quant au conflit israélo-palestinien, rien de spécial, les enfants palestiniens se cachent pour mourir et les colonies israéliennes foisonnent dans les territoires occupés. À côté de cela, la crise financière s’amplifie comme une boule de neige, désormais le dollar et l’euro ne sont plus considérés comme des monnaies fortes.
Il y a des signes qui ne mentent pas. Le monde est en pleine mutation. Bientôt, il sera divisé en deux mégapoles politico-économiques : les BRICS et l’Union transatlantique.
Le BRICS
Le sommet des BRICS (26-27 mars 2013) ne laisse aucune ambigüité sur les ambitions du Brésil, de la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. « C’est fait », a annoncé le ministre sud-africain des finances avant la réunion des cinq chefs d’État. La banque de développement des BRICS est née en Afrique du Sud. Cette institution est censée concurrencer le FMI. Dotée d’un capital de 50 milliards de dollars, elle est destinée à financer les projets d’infrastructures dans le monde entier, ce qui représente une réelle alternative à l’hégémonie du FMI.
La construction d’une banque qui rivalise avec le Fond Monétaire International imposera une nouvelle donne. Certainement, les États-Unis n’accepteront jamais une perte significative sur la scène internationale. D’ailleurs, ils ont anticipé les choses. En s’attaquant aux alliés de la Russie et de la Chine, les Américains veulent, avant tout, chasser les Russes des points de passage stratégiques et priver les Chinois de ressources naturelles. Le démantèlement de la Syrie par la CIA éliminera la Russie du bassin méditerranéen et privera les Chinois d’une importante source d’énergie.
Selon le site d’information voltairenet.org : « Les réserves pétrolières prouvées de la Syrie, d’un montant de 2,5 milliards de barils, sont plus importantes que celles de tous les pays environnants à l’exception de l’Irak. » Cette estimation a été faite par l’agence de statistique américaine, l’EIA (Energy Information Administration). À l’heure qu’il est, les Syriens peuvent encore compter sur les Russes. À la fin du mois de mars, les djihadistes appuyés par la Turquie et le Qatar ont intensifié leurs opérations en Syrie. Vladimir Poutine n’a pas tardé à exprimer son soutien à Bachar Al-Assad. Dès son retour d’Afrique du Sud, le président russe a lancé des manœuvres militaires dans la mer Noire. Visiblement, l’axe sino-russe est déterminé à en finir avec la dictature étatsunienne. Pour rappel, les BRICS représentent 40 % de la population mondiale et 20 % du PIB planétaire.
L’Union transatlantique
Tous les économistes s’accordent à dire que les économies européenne et étasunienne sont préoccupantes. En 2012, le taux de chômage dans l’Union européenne a atteint 12% chez la population active, 23,9% chez les moins de 25 ans. La croissance économique est restée très faible, parmi les 27 États membres, seuls neuf ont enregistré une croissance de plus de 1% du produit intérieur brut (PIB). Aux États-Unis, le taux de chômage réel est de 20%. Le PIB américain a enregistré une augmentation dérisoire de 0,4% au cours des trois derniers mois de 2012, selon les organismes de statistiques.
C’est dans ce contexte que les mondialistes (partisans du gouvernement mondial) interviennent pour présenter l’Union transatlantique comme un remède à tout. Le mois de février, Barack Obama avait annoncé que l’administration étasunienne et la commission européenne s’apprêtent à lancer des négociations en vue de créer une zone de libre-échange entre les États-Unis et l’Union Européenne. Lors de sa dernière visite en France, le secrétaire d’État des États-Unis John Kerry se voulait rassurant sur certains points : « Je sais qu’il y a des craintes à certains endroits. Je sais qu’il existe une dimension géographique de certains produits fabriqués en France et j’y attache de la valeur. Il y a des raisons pour lesquelles le Roquefort est le Roquefort ou le Champagne est le Champagne. Nous le comprenons. »
Tout le monde sait très bien que lorsque les États-Unis rassurent un pays, il peut s’attendre au pire. En fait, une Union transatlantique profite exclusivement aux entreprises américaines qui souhaitent inonder le marché européen avec des produits de qualité à prix imbattable. L’Empire américain veut phagocyter l’Union européenne ni plus ni moins. En créant l’Union transatlantique, les États-Unis sauveront le dollar moribond et réussiront à faire face aux BRICS. L’Oncle Sam aura fait un grand pas vers l’édification du gouvernement mondial.
Afin de pouvoir résister à la dictature mondialiste, les pays en voie de développement doivent faire leur choix dès maintenant. Un pays comme l’Algérie doit être ambitieux. L’État algérien ne doit pas se contenter de multiplier les relations commerciales avec les BRICS, mais fixer comme objectif l’adhésion au groupe des cinq pays émergents. Il faut réunir tous les efforts pour passer à une économie créatrice de richesse. Ne posons pas trop de questions idéologiques. Étant donné que les islamistes ont fait banqueroute aux pays arabes et que les laïcards ont déclaré faillite en Europe, parions uniquement sur le nationalisme algérien.