En qualifiant leurs candidats dans trois des quatre circonscriptions de l’île, les nationalistes corses confirment leur leadership dans un territoire où En marche n’a pas réussi à percer.
Dimanche soir, à l’heure de l’apéritif et des résultats du premier tour des législatives, c’est sur les écrans des téléphones portables que la nouvelle a commencé à se répandre. Attablé à un bar de la place du marché de Bastia, smartphone en main, un trentenaire branché lâche un commentaire qui résume l’impression générale : « C’est énorme. » Pour la première fois de son histoire, le mouvement nationaliste vient de qualifier ses candidats dans trois des quatre circonscriptions de l’île aux élections législatives. Des candidatures issues d’une union entre les partis autonomistes et indépendantistes, sous l’étiquette Pè a Corsica (« Pour la Corse »).
En Haute-Corse, le président de l’office des transports, Jean-Félix Acquaviva, et le professeur retraité Michel Castellani sortent en tête du scrutin avec une confortable avance sur leurs adversaires. Dans l’extrême Sud, le médecin Paul-André Colombani – quasi inconnu jusqu’alors – se hisse à la seconde place, faisant trembler l’indéboulonnable député Les Républicains sortant, Camille de Rocca Serra. Seule, la candidature ajaccienne n’a pas su convaincre, manquant de treize petites voix la barre du second tour.
« Les nationalistes ont réussi le même tour de force en Corse que Macron sur le Continent », analyse un notable bastiais, rompu à l’art du jeu politique.