Le Rassemblement national est arrivé en première position dans 297 circonscriptions sur 577. Dans un système majoritaire à deux tours – déjà peu démocratique mais permettant de « dégager des majorités » comme on nous l’a seriné pendant des décennies pour justifier d’éjecter le Front national – nous aurions du avoir 310 triangulaires ou quadrangulaires. Mais voilà, maintenant que le scrutin majoritaire à deux tours favorise le FN devenu RN, il fallait trouver une nouvelle martingale : le désistement !
Et dans le monde dystopique dans lequel nous vivons où les mots sont inversés, le Nouveau Front Populaire parle de « désistement républicain ». On ne voit pas bien où se trouve la République dans l’histoire, mais le parti macroniste fait encore plus fort en ajoutant « désistement républicain et démocratique » : le « en même temps » oxymorique habituel qui gouverne la France depuis déjà un septennat.
En vérité le « démocratique » signifie que les désistements seront au cas par cas, et que face à certains LFI jugés un peu trop antisémites, par exemple, alors le désistement deviendra démocratique, et donc n’aura pas lieu. CQFD.
Bref, tout cela pue la tambouille politique à plein nez. Mais, grâce à ce suicide collectif où, à ce jour, 109 candidats NFP et 49 candidats ENS se sont faits hara-kiri, le RN ne pourra probablement pas atteindre la majorité absolue alors que, comme nous le disions au tout début de notre propos, fort de 297 pole positions, il aurait dû largement la dépasser ! Sic transit gloria mundi.