La ministre des Sports Roxana Maracineanu a annoncé avoir délégué l’encadrement du MMA à la fédération française de boxe anglaise. Cela ouvre la voie à l’organisation de compétitions en France, dernier pays d’Europe à ne pas reconnaître ce sport.
Les enjeux de la normalisation du MMA en France :
Le ministère des Sports Roxana Maracineanu a ouvert la voie à une reconnaissance pleine et entière des arts martiaux mixtes (MMA) en France, dernier pays d’Europe où l’organisation de compétitions de cette discipline était jusqu’alors interdite.
Pratiqué par 30 000 à 50 000 personnes en France selon l’AFP dans des clubs affiliés à diverses fédérations d’arts martiaux, ce sport, qui autorise à frapper un combattant à terre, a longtemps fait l’objet de controverse pour la brutalité supposée de ses compétitions ou la pauvreté des techniques de combat utilisées.
Coups de pied, de poing, de genou et coude, coups au sol, étranglements et clés à l’intérieur d’une cage... ce sport connait une popularité grandissante depuis une vingtaine d’années à travers le monde, mais reste associé à une image d’ultra-violence. La France faisait jusqu’alors parti des derniers pays du monde à ne pas autoriser les compétitions de MMA. Fin 2016, le secrétaire d’État au sport Thierry Braillard avait confirmé cette interdiction par décret.
Désormais, c’est la fédération française de boxe anglaise, choisie parmi plusieurs fédérations fédérations sportives candidates, dont celle du judo, qui devra organiser la pratique de cette discipline en France. Les autres candidats étaient le karaté, le kickboxing/le muay-thaï, la savate-boxe française et la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). La ministre des Sports avait ouvert fin juin les candidatures en vue de légaliser le MMA.
« J’ai un avis neutre, au départ je suis pas fan », a déclaré à RT France l’ancien champion du monde de boxe et entraîneur franco-iranien Mahyar Monshipour. Il se réjouit pour autant que sa fédération remporte l’organisation de la discipline, tout en déplorant le « niveau très faible » de la plupart des combattants de MMA. « [La boxe est] un sport de percussion, contrairement au judo [...] les enjeux de santé sont plus prégnants », a-t-il estimé en ajoutant que la légalisation de la compétition permettrait des combats « sous surveillance », plutôt que clandestins ou à l’étranger « dans des conditions sanitaires déplorables ». « À un moment donné on ne peut pas le permettre partout dans le monde et pas en France », a-t-il ajouté.
« L’attente était très forte. Il était temps d’y répondre », a déclaré pour sa part la ministre des Sports dans un entretien accordé à L’Équipe où elle a précisé que les « compétitions qui n’étaient pas encore autorisées » le seront « dès cette année de manière encadrée ». La ministre a estimé par ailleurs que ce sport « varié, ludique, qui touche aussi les enfants », devait être encadré pour des raisons de qualité et de sécurité, mais aussi pour lutter contre « certaines dérives comme le dopage ou la radicalisation ». Quand à l’image de violence associée à ce sport, la membre du gouvernement a estimé qu’il ne se réduisait pas aux compétitions « extrêmes » montrées à « la télévision ».
La fédération française de boxe devra désormais définir les catégories de combattants professionnels et amateurs et les règles de pratiques et de sécurité. À terme, il s’agira aussi de prévoir des formations et des diplômes pour les moniteurs rémunérés.
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