C’est par une intervention bateau (« Il y avait même des Waffen SS ») qu’Éric Naulleau souligne ce 18 octobre 2017 sur Paris Première le double paradoxe d’un Philippot au FN, parti fondé en 1972 sur une base antigaulliste, puis en tant que tenant d’une ligne sociale face à la ligne plus identitaire du clan Le Pen. Mais quand ce sera au tour d’Éric Zemmour de « s’occuper » de l’invité, ce dernier fera alors plus figure de... prisonnier !
Philippot à 3’59 :
« Quand j’ai vu revenir par exemple dans la campagne présidentielle fin 2016 le beau-frère de Marine Le Pen Philippe Olivier qui est très influent aujourd’hui, c’est lui qui fait tous les discours toute la com etc., mais en fait il réutilise la com et les discours qu’il faisait à la fin des années 90 pour Bruno Mégret... Le discours de Marine Le Pen à Poitiers sur l’Europe c’est mot pour mot quasiment le livre de Bruno Mégret sur l’Europe, d’il y a 20 ans. Quand j’ai vu ça je me suis dit bon ben, non seulement sur la ligne moi ça ne me convient plus, je suis pas là pour faire de la politique alimentaire... »
Zemmour attaque alors Philippot sur sa ligne sociale, sa gaucho-compatibilité et son rêve d’alliance avec Jean-Luc Mélenchon... soit l’intervention d’un agent des médias partisan d’un FN allié à la droite sur une ligne sioniste, et non plus à la gauche sur une ligne souverainiste.
Philippot (à 9’45) : « Il se trouve qu’en fin de campagne on recevait beaucoup de messages de gens qui disaient “on vous entend absolument plus sur les petits salaires et les petites retraites” parce que les meetings étaient truffés de “identité”, “civilisation” etc., vous adorez ça, ce sont des sujets importants. »
Zemmour : « C’est pas que j’adore, je pense que c’est essentiel. »
Philippot : « Mais ça peut pas être le seul sujet. Et il se trouve qu’on a 3 à 4 points qui sont partis vers Mélenchon. Non pas vers Fillon. »
Zemmour : « Je ne suis pas d’accord avec vous. »
Philippot : « Mais ça a été démontré par Pascal Perrineau... après l’élection. »
Zemmour : « Mais il dit n’importe quoi ! »
Philippot : « Tous ceux qui ne sont pas d’accord avec vous disent juste n’importe quoi ! »
C’est à 10’30 qu’on arrive à la pierre d’achoppement entre Zemmour et Philippot...
Philippot : « Ce qui est amusant monsieur Zemmour c’est que vous nous dites il faut faire comme ça, il faut parler que d’immigration mais le Front l’a fait ça, il l’a fait pendant 30 ans ! »
Zemmour : « Oui, et alors ? »
Philippot : « Il a stagné au maximum à 15% des voix. »
Zemmour : « Vous savez très bien pourquoi. »
Philippot : « Il se trouve que quand Marine Le Pen a pris le pouvoir jusqu’en 2017 il a enchaîné des records de voix... en parlant de tout ! Y a pas ceux qui parlaient que de l’euro et ceux qui parlaient que de l’immigration, moi j’ai toujours parlé de tout ! »
Zemmour, pourtant mis en difficulté sur le lien entre euro et immigration, qui est évident et qu’il refuse de considérer, continue à harceler Philippot sur sa ligne sociale, ou gauchiste, ou non-identitaire. Il outrepasse alors son rôle de journaliste pour endosser celui d’agent d’influence. Une émission nécessaire pour ouvrir les yeux sur la ligne de faille la plus fondamentale de la politique française !