Le chef de la Coalition de l’opposition syrienne, Ahmad Jarba (photo ci-contre), a déclaré samedi à Istanbul que l’opposition se rendrait à la conférence de paix de Genève II avec comme seul objectif de se débarrasser du président Bachar al-Assad.
"Les négociations de Genève II ont comme unique but de satisfaire les demandes de la révolution (...) et avant tout de retirer au boucher (Assad) tous ses pouvoirs", a déclaré M. Jarba peu après le vote de la Coalition entérinant sa participation à la conférence qui s’ouvre mercredi en Suisse.
Il a en outre accusé M. Assad et son gouvernement de faire du terrorisme d’Etat, affirmant que le régime était responsable de la présence sur le terrain des combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), liés à Al-Qaïda.
M. Jarba a aussi prévenu que la participation à la conférence, un tournant dans le conflit, ne signifiait pas la fin des opérations contre les forces d’Assad sur le terrain, menées par l’opposition et sa branche armée, l’Armée syrienne libre (ASL).
"Nous porterons une branche d’olivier et des armes jusqu’à la victoire", a-t-il déclaré.
Il a par ailleurs qualifié les violences en Syrie, qui ont fait 130 000 morts en près de trois ans de "massacre du siècle".
Un membre de la Coalition, Munzer Aqbiq, a indiqué pour sa part que l’opposition allait former une délégation dans les 24 heures qui comprendrait des diplomates, des hommes politiques, des représentants de l’Armée syrienne libre et des experts juridiques.
Dans le même temps, le chef d’état-major de l’ASL, le général Selim Idriss, a appelé samedi à une résolution pacifique du conflit et a exhorté les dirigeants de l’opposition qui assisteront à Genève II à oeuvrer au départ de M. Assad.
"Nous demandons aux frères qui iront à Genève II d’adhérer aux buts de la révolution", a-t-il dit dans une vidéo postée sur internet.
"Parmi ces objectifs figurent le départ du pouvoir du criminel Assad et de sa clique, de façon à ce qu’ils n’aient aucun rôle dans l’avenir de la Syrie, ainsi que l’éviction des officiers de sécurité et de l’armée impliqués dans la mort de civils".
La conférence de Genève II a pour objectif de trouver une solution politique susceptible de mettre fin à la guerre civile en Syrie, qui a fait plus de 130 000 morts et des millions de réfugiés et déplacés depuis mars 2011.
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