Le président équatorien Rafael Correa a lancé samedi un ultimatum à un groupe de banquiers pour le remboursement de prêts que l’État leur avait accordés lors du sauvetage du système bancaire de 1999.
M. Correa a averti les actionnaires et dirigeants des banques concernées, qualifiés de gros poissons, que l’État les déclarerait insolvables s’il ne remboursaient pas d’ici avril les prêts accordés par l’État alors que le pays traversait la plus grave crise économique de son histoire.
"Si ces prêts tombent dans l’oubli, cela mènera à l’impunité", a-t-il justifié.
"Si les personnes visées ne peuvent répondre (à cet ultimatum) elles devront être déclarées insolvables", a affirmé le président équatorien. Cette déclaration d’insolvabilité priverait notamment les banquiers du contrôle de leurs biens et de leur liberté de quitter le pays.
A la fin des années 1990, 32 banques firent faillite en raison de prêts irréguliers, forçant l’État à prendre le contrôle de ces institutions financières et à débourser 8 milliards de dollars pour sauver le système financier national.
Cette crise avait été à l’origine de la dollarisation de l’économie et avait privé de leurs épargne plusieurs centaines de milliers d’Équatoriens.
L’État tente actuellement de recouvrer 2,3 milliards de dollars auprès des responsables de banques, dont certaines ont depuis été mises en liquidation.
"Nous ne pouvons laisser impunie cette tragédie nationale", a insisté le président socialiste, au pouvoir depuis 2007 et en conflit ouvert avec les milieux d’affaires et les médias privés.
Il a toutefois précisé que le gouvernement accorderait des délais supplémentaires à ceux qui répondraient de bonne foi à cet ultimatum.
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