Après près de sept ans de rupture, l’Arabie saoudite et l’Iran ont renoué sur le plan diplomatique, sous l’égide de la Chine. Une normalisation qui annonce un monde multipolaire, au sein duquel l’opportunisme tient lieu de boussole.
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Il s’agit d’un succès significatif pour Xi Jinping, le président chinois reconduit pour un troisième mandat historique le jour même. En se posant en « médiatrice de bonne foi et fiable », en lieu et place du « courtier honnête » américain, la Chine donne un début de substance à son Initiative pour la sécurité mondiale présentée en février, qui entend modifier à son avantage un ordre mondial contesté de toutes parts.
Il est vrai que Pékin disposait dans cette affaire moyen-orientale de bien plus d’atouts que Washington. Contrairement aux Etats-Unis, la Chine entretient des relations cordiales avec les deux géants du Moyen-Orient auprès desquels elle s’approvisionne en hydrocarbures. Elle se montre en outre totalement indifférente à la répression brutale d’un mouvement de contestation en cours en Iran, comme au nouvel autoritarisme saoudien.
Revers diplomatique pour Joe Biden
Pékin a profité de la défiance manifestée par l’homme fort de Riyad, le prince héritier Mohammed Ben Salman, à l’égard de Washington.
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Joe Biden, a aggravé son cas en promettant au prince un sort de paria après l’assassinat du dissident Jamal Khashoggi, en 2018, avant de quémander sans succès une augmentation de la production de pétrole pour contenir la hausse des prix, à la veille des élections de mi-mandat, en novembre 2022.
Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à être pris de court. Cette reprise des relations diplomatiques arrive en effet au pire moment pour le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, déjà fragilisé dans son pays par la contestation que suscite une réforme de la justice qui mine les ressorts démocratiques d’Israël. M. Nétanyahou espérait isoler un peu plus l’Iran en ralliant l’Arabie saoudite, ses calculs viennent de s’effondrer.
Washington a tenté de minorer le revers diplomatique qui lui a été infligé en espérant publiquement que cette normalisation contribue à la stabilité régionale. Téhéran et Riyad disposent en effet de leviers considérables dans la guerre qui dévaste le Yémen, comme dans la crise politique profonde qui paralyse le Liban.
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Cette normalisation irano-saoudienne sous les auspices de Pékin est l’annonce d’un monde multipolaire, au sein duquel l’opportunisme tient lieu de boussole.