L’Arabie saoudite et l’Iran sont convenus vendredi 10 mars de reprendre leurs relations bilatérales, avec notamment la réouverture de leurs ambassades dans les deux mois. Une déclaration tripartite a été signée pour l’occasion entre les deux pays et la Chine, qui a joué les médiateurs dans cette réconciliation. Un beau coup, sur le plan diplomatique. Réactions.
Cette déclaration tripartie intervient après quatre jours de négociations secrètes entre Pékin et les deux grands rivaux du Moyen-Orient.
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Entre les deux hauts responsables de la sécurité de Téhéran et de Riyad, le directeur du bureau de la commission centrale des Affaires étrangères du Parti communiste chinois a salué une victoire du « dialogue et de la paix ».
Médiateur de « bonne foi », et « fiable », la Chine a rempli ses devoirs d’hôte et de facilitateur des pourparlers, a poursuivi Wang Yi devant la presse, la déclaration saoudienne remerciant abondamment de son côté le président chinois, pour son « soutien au développement des relations de bon voisinage entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran ».
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Ces engagements à reprendre les discussions doivent maintenant être suivis d’effet. Mais pour Pékin, qui répète régulièrement vouloir jouer un rôle de « puissance pacifique et responsable », cette opération de médiation ne serait que la mise en pratique réussie de l’initiative globale de sécurité présentée par la Chine il y a deux semaines.
À Washington, profil bas
Le rétablissement de relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et l’Iran, sous l’égide de la Chine, a suscité la surprise, notamment aux États-Unis où l’on fait preuve d’une certaine retenue. Service minimum, du côté de l’administration Biden.
Au département d’État, on se passe de réagir, même par communiqué. La seule réaction directe vient du coordinateur des communications pour les questions de sécurité nationale. John Kirby explique que Washington soutient tous les efforts pour faire baisser la tension au Moyen-Orient, et en particulier pour mettre fin à la guerre au Yémen.
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Interrogé lui aussi sur l’accord, Joe Biden ne commente pas directement. Il préfère expliquer que tout ce qui pourrait apaiser les tensions entre Israël et ses voisins arabes serait une bonne chose. L’État hébreu aimerait établir des relations diplomatiques avec Riyad. Mais le Royaume saoudien a manifestement choisi de le faire d’abord avec l’Iran, adversaire déterminé d’Israël et des États-Unis.
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Bon pour les BRICS, succès pour Chine et Russie. Revers pour États-Unis et Israël qui alimentent ce conflit depuis des décennies pour tenir la région. Gêne chez les européens soumis et alignés sur Tel-Aviv et Washington alors qu'ils y ont leurs propres intérêts. Bon pour la paix. https://t.co/jAiA4moaxW
— Laurent Ozon (@LaurentOzon) March 11, 2023