La Libye est prête à tenir des élections supervisées par les Nations unies dans les six mois suivant la fin des hostilités, a déclaré mercredi au quotidien britannique Guardian le ministre libyen des Affaires étrangères, Abdelati Laabidi.
Selon M.Laabidi, les partisans du guide libyen Mouammar Kadhafi sont prêts à former un gouvernement national de transition chargé de gouverner pendant la période précédant les élections.
Néanmoins, l’avenir de Kadhafi reste la principale pierre d’achoppement entre le gouvernement libyen et l’opposition qui considère le départ du colonel comme la condition sine qua non des négociations de paix, position soutenue par la coalition de pays de l’Otan.
Le chef de la diplomatie libyenne estime cependant que la décision concernant l’éventuelle démission de Kadhafi ne devait pas être adoptée à l’extérieur du pays.
"Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France se contredisent eux-mêmes. Ces pays parlent de démocratie, tout en déclarant que pour qu’elle triomphe en Libye, Kadhafi doit partir. Mais c’est au peuple libyen d’en décider. Cette décision ne doit pas être dictée par les leaders d’autres Etats. Cela contredit les principes de la démocratie", a souligné M.Laabidi.
Les manifestations contre Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis plus de 40 ans, ont éclaté en Libye à la mi-février avant de dégénérer en contestation armée. Les ONG internationales parlent des milliers de victimes, Tripoli le dément.
Le 17 mars, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté une résolution prévoyant la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus du pays et autorisant le recours à la force pour protéger la population libyenne des troupes du colonel Kadhafi. L’opération internationale contre le régime libyen a débuté le 19 mars. Le 31 mars, l’Otan a pris le commandement des opérations.