Quel que soit le bout par lequel on prend cette élimination politique, parce que c’en est une, rien ne sert les intérêts des États-Unis dans l’affaire Soleimani.
Il semble, pour des raisons pré-électorales, de pression pentagonesque ou de deal avec un Congrès acquis aux intérêts israéliens, que le président Trump n’a pas eu d’autre choix que d’appuyer sur le bouton rouge au Proche-Orient, une pression sur laquelle on ne revient pas.
Les conséquences, imprévisibles, inquiètent même les vrais démocrates. En arrimant leur pays aux intérêts israéliens dans la région, les Américains créent et entretiennent un désordre qui va finir définitivement par prendre feu.
Pour corroborer tout cela, les Israéliens viennent d’élever leur niveau de sécurité au maximum, signant un joli cui bono. Mais c’est Trump qui va porter le chapeau.
Assassinat du général iranien #Soleimani par les #USA
Steven Ekovich, professeur à l'Université américaine de Paris « Sur le plan constitutionnel, Donald #Trump avait le droit d’ordonner cet assassinat. » pic.twitter.com/SdtdvzUDlZ
— RFI (@RFI) January 3, 2020
L’opposition entre Washington et Téhéran sur le sol irakien est entrée dans une nouvelle phase. Le puissant général iranien Qassem Soleimani, émissaire de la République islamique en Irak, a été tué tôt vendredi 3 janvier dans une frappe aérienne américaine survenue à Bagdad. Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, s’est immédiatement engagé à « venger » la mort du militaire, et décrété un deuil national de trois jours dans son pays.
Peu après l’opération, le Pentagone a annoncé que le président américain Donald Trump avait lui-même donné l’ordre de « tuer » Qassem Soleimani, un dirigeant des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique. Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’État irakien, est également mort dans ce bombardement.
Neuf personnes tuées au total
Cette frappe intervient trois jours après l’attaque par des militants pro-Iran de l’ambassade américaine à Bagdad. Les États-Unis ont en outre subi depuis la fin du mois d’octobre une dizaine d’attaques à la roquette, qui ont visé des soldats et des diplomates, tuant il y a une semaine un sous-traitant américain. Non revendiquées, ces frappes ont été attribuées par Washington aux forces favorables à Téhéran en Irak. L’armée américaine a déjà répondu dimanche soir en bombardant plusieurs bases de forces pro-Iran près de la frontière syrienne, faisant 25 morts.
« Sur ordre du président, l’armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l’étranger en tuant Qassem Soleimani », a commenté le Pentagone dans un communiqué. Donald Trump n’a pour l’heure par réagi à ce tournant majeur du conflit avec Téhéran, si ce n’est en publiant sur son compte Twitter un drapeau américain.
Le raid américain, qui a visé un convoi de véhicules dans l’enceinte de l’aéroport de Bagdad, a tué en tout au moins neuf personnes au total, selon des responsables des services de sécurité irakiens. L’autre grande figure tuée est Abou Mehdi al-Mouhandis, lieutenant du général Soleimani pour l’Irak depuis des décennies.
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