Les gauches viennent de parvenir, sur le fil, à un accord de candidatures uniques pour le 30 juin 2024, premier tour des législatives décidées par Macron.
Avant de voir le détail de cette plateforme qui va, selon eux, révolutionner le pays et le sauver du marasme libéral, écoutons ce bon vieil Aphatie qui est tout déboussolé : pour la première fois de sa vie de commentateur sportif, il ne comprend rien à ce qu’il se passe.
Emmanuel Macron va à cette élection... pour perdre. pic.twitter.com/UQdv9mwTdC
— jean-michel aphatie (@jmaphatie) June 11, 2024
Blocage des prix des biens de première nécessité dans l’alimentation,
l’énergie et les carburants
Tout d’abord, Soupe populaire propose une grande loi sur le pouvoir d’achat. On ne sait pas trop comment un futur Premier ministre de gauche pourra contraindre le secteur de la grande consommation à baisser ses prix, mais on a le droit de rêver. Déjà, les promesses ne coûtant rien, les électeurs tentés par le RN doivent savoir que Soupe populaire propose d’annuler l’augmentation du prix du gaz de 11 % le 1er juillet. Les pauvres qui se voient couper le gaz ou le jus auront gain de cause contre les multinationales de l’énergie, y compris en dehors de la trêve hivernale. Toujours dans l’énergie, la taxe Macron de 10 % sur les factures d’énergie sera abolie. Pour les carburants, les hausses dites excessives – le taux n’est pas précisé – seront stoppées, mais sur 6 mois seulement. On peut donc s’attendre, si Méluche cohabite avec Macron, à ce que le litre d’essence ne bouge pas jusqu’à janvier 2025 ; après il risque de s’envoler.
On ne va pas vous bassiner longtemps avec des promesses, mais ce programme, notamment pour l’énergie, a été pondu en moins de trois jours, ce qui donne un aperçu de son sérieux. Olivier Faure, qui est tout sauf un comique, a annoncé sans rigoler que tous ces cadeaux aux pauvres seront financés « en prenant dans la poche de ceux qui ont les moyens de donner ». Diantre, on dirait un vrai bolchevique de 1917.
Roussel, qui rêve encore plus fort, assure de son côté que « les plus riches vont financer les écoles de nos enfants dans toute la France, des hôpitaux publics, la protection sociale, la Sécurité sociale, par des cotisations ». C’est marrant, on a déjà entendu ce son de cloche en 1981. Après deux ans d’euphorie, le Marché battait les pauvres à plate couture à coup de rigueur et de chômage.
Faites-nous rêver
La gauche de Soupe populaire, on le voit, rafistole son programme avec des bouts de cadeaux, mais rien de tangible pour une reprise, par exemple en reprenant notre indépendance vis-à-vis de la dictature européiste de Bruxelles. Étrangement, alors que c’est le fond du problème économique, personne ne remet en question l’UE et la trahison sociale et nationale de Leyen et sa bande d’escrocs. Tous les malheurs de notre pays ne viennent pas de l’UE, mais on ne s’en sortira pas avec, ça c’est sûr.
Justement, que dit la plateforme de Soupe populaire sur l’Europe ? Là on va citer Le Monde, la voix des Lobbies et des Marchés :
Le Nouveau Front populaire demande notamment la « fin des traités de libre-échange » et une « réforme de la PAC ». Il propose aussi de « taxer les plus riches au niveau européen pour augmenter les ressources propres du budget » de l’UE et de généraliser « la taxation des superprofits au niveau européen ».
Bien bien. Tout cela a déjà été demandé, et rien n’en est sorti. Tant que l’oligarchie non élue restera en place à la Commission, rien ne pourra changer. Le Parlement européen et ses 720 députés ont basculé à droite le 9 juin, il y a donc peu de chances qu’il applique un programme de gauche, français qui plus est ! Jetons justement un œil sur le nouveau Parlement, issu du vote du 9 juin. Le site Statista résume les changements et la position de force des droites :
Comme le montrent les chiffres provisoires publiés par le Parlement européen (en date du 10 juin à 9h38), le Parti populaire européen, parti de droite dans lequel siègent les élus français des Républicains, ainsi que la CDU allemande, devrait rester le groupe majoritaire au Parlement, avec 184 élus, soit 8 de plus que dans la précédente législature. L’Alliance progressiste des socialistes et démocrates, dont fait partie le PS, conserve ses 139 sièges et reste ainsi le deuxième groupe le plus important de l’hémicycle.
Comme le montre notre infographie, c’est Renew Europe, auquel appartient la majorité présidentielle française, qui a subi les plus importantes pertes lors de ces élections : -23 eurodéputés. La Gauche et les Verts ont également perdu plusieurs sièges. À l’inverse, les deux groupes d’extrême droite ont progressé : le groupe Conservateurs et réformistes, dans lequel siègent par exemple les élus du parti de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, et dans lequel les élus Reconquête ! envisageraient de siéger, gagne 4 sièges. Avec 73 eurodéputés, il devrait être le troisième groupe le plus important de cette législature. Quant au groupe Identité et démocratie, auquel appartiennent les élus du Rassemblement National, il gagne 9 sièges, et devrait ainsi désormais compter 58 députés.
Voilà, c’était pour calmer un peu les ardeurs révolutionnaires de nos amis gauchistes. Mais le pire, dans la plateforme, c’est l’alignement de LFI sur les positions de Glucksmann, en ce qui concerne l’Ukraine et la Palestine. Là, c’est l’effondrement moral. Pour un parti révolutionnaire, ça craint. Ces hiérarques de gauche ne sont pas pour la paix, mais bien pour la guerre :
« Nous défendrons indéfectiblement la souveraineté et la liberté du peuple ukrainien ainsi que l’intégrité de ses frontières » notamment « par la livraison d’armes nécessaires. »
Sur Israël, on sent que ça a négocié sévère entre Méluche et Glux : le Hamas est taxé de terroriste, les détenus israéliens doivent être libérés, mais les prisonniers politiques palestiniens aussi. Soupe populaire veut un État palestinien à côté de l’État juif, mais on sait tous que c’est aujourd’hui impossible. Glux a dû avaler son passeport de la CIA quand il a fallu signer la suite :
« rompre avec le soutien coupable du gouvernement français au gouvernement suprémaciste d’extrême droite de Nétanyahou pour imposer un cessez-le-feu immédiat à Gaza et faire respecter l’ordonnance de la CIJ qui évoque sans ambiguïtés un risque de génocide ».
Pour finir, le point principal, plus important que le pouvoir d’achat des Français, pioché dans Le Monde :
Le Nouveau Front populaire affirme qu’« aucune tolérance n’est de mise » alors que « la parole et les actes racistes, antisémites et islamophobes se propagent dans toute la société et connaissent une explosion inquiétante ».
« L’antisémitisme a une histoire tragique dans notre pays qui ne doit pas se répéter. Tous ceux qui propagent la haine des juifs doivent être combattus », est-il écrit dans le programme. Les partis de gauche proposent « un plan interministériel pour analyser, prévenir et lutter contre l’antisémitisme », et un autre sur le sujet de l’islamophobie.
Bah, ça existe déjà avec la DILCRAH. Corollaire de la lutte contre l’antisémitisme, la lutte pour l’immigration de masse :
Le Nouveau Front populaire entend abroger les lois asile et immigration votées sous Emmanuel Macron, régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés et et instituer la carte de séjour de dix ans comme titre de séjour de référence. Il prône la création d’un « statut de déplacé climatique ».
Les partis de gauche veulent la création d’une « voie légale et sécurisée d’immigration » et la mise en place « d’une agence de sauvetage en mer et sur terre ». Ils souhaitent « garantir l’accès à l’aide médicale d’État ».
Et là, on vous le donne en mille, personne ne nous dit combien ça va nous coûter. Nous, on a la réponse : bonbon !