En Russie, un tribunal a annoncé il y a quelques jours la fermeture du site de vidéos pornographiques PornHub sur son territoire. À ceux qui ne sont pas contents, le service de surveillance des médias russe conseille de « se faire de vrais amis ».
Lorsque Olga Borisova, une jeune étudiante en journalisme, s’est adressé via son compte Twitter au service de surveillance des médias russe Roskomnadzor pour demander avec ironie s’il proposait une alternative à la fermeture du célèbre site de vidéos X, elle ne s’attendait pas à une telle réponse :
Уважаемый @roscomnadzor , вы если порнхаб блокируете, вы хоть предлагайте альтернативу ?
Целую, Лёля. pic.twitter.com/XL9LETLHwm
— Целую, Лёля (@mrrborisova) 8 Septembre 2015
« Et bien, chère Olga, c’est l’occasion, selon nous de faire connaissance avec quelqu’un dans la vie réelle. »
@mrrborisova Уважаемая Лёля, в качестве альтернативы можно познакомиться с кем-нибудь в реальной жизни.
— Роскомнадзор (@roscomnadzor) 8 Septembre 2015
Ne se laissant pas démonter, la jeune étudiante surenchérit : « Et y aurait-il quelqu’un de beau et de distingué chez Roskomnadzor ? » – et à ce dernier de répondre en toute sincérité : « Mais bien évidemment. » Voilà comment le fameux Watchdog russe répond aux commentaires sur sa décision d’intedire les sites pornos !
L’interdiction est, elle, bel et bien réelle
L’interdiction de l’un des sites porno les plus visités dans le monde a fait suite à la décision d’un tribunal de la ville de Krasnodar (Nord-Caucase) qui a considéré que PornHub, ainsi que 10 autres sites de vidéos X, enfreint les lois de protection des enfants des « informations nuisibles ».
Bien que restant floue sur le contenu spécifique ayant déclenché l’interdiction, la déclaration du Roskomnadzor du 7 septembre cite les infractions prévues en vue de l’article 242 du Code pénal de Russie. Ce dernier concerne « la production illégale, la distribution et la démonstration de matériaux ou d’objets pornographiques ».
L’utilisation d’Internet pour effectuer ces actes étant une circonstance aggravante, Roskomnadzor a ajouté que des peines allant jusqu’à six ans de prison pourraient être prononcées.
Le porno, pas seul en cause
Ce jeudi, la Russie a également interdit le service streaming de Yahoo !, après que de nombreuses demandes officielles de Roskomnadzor exigeant le retrait d’une vidéo de propagande de Daesh eurent été ignorées.
Roskomnadzor avait déjà provoqué un tollé le mois dernier après avoir interdit brièvement la version en langue russe de Wikipedia sur une entrée parlant de cannabis car le tribunal a statué plus tôt que la page contenant des informations illégales. Cette décision avait provoqué un certain émoi parmi les internautes et l’interdiction avait fini par être levée quelques heures plus tard, après que la page en question ait été modifiée pour être « en accord avec la réglementation ».
L’article qui a failli provoquer le blocage de #Wikipédia en Russie n'est plus censuré http://t.co/fyxM7Y9Ler pic.twitter.com/NGWuO7sec6
— RT France (@RTenfrancais) 25 Août 2015
À la mi-août, Roskomnadzor avait averti que le site de partages de nouvelles Reddit pourrait également être bloqué par certains fournisseurs de services Internet du pays après la découverte d’une discussion à propos de « la culture de plantes médicamenteuses ».