Sa filiation remonte au XVIIe siècle, avec la création par le cardinal de Richelieu des « compagnies franches et ordinaires de la mer », ancêtres des Troupes de Marine d’aujourd’hui. Le 1er Régiment d’Artillerie de Marine (RAMa) va officiellement rouler son étendard, ce 30 juin, à Châlons-en-Champagne, mettant ainsi un terme à près de 400 ans d’histoire. Et quelle histoire !
Le 1er RAMa est en effet le régiment le plus décoré de l’arme de l’Artillerie, avec la Légion d’Honneur, la Croix de la Libération, la Croix de guerre 14-18 avec 2 palmes et la Croix de guerre 39-45 avec 3 palmes.
Et il a été pratiquement de tous les combats menés aux quatres coins du monde par la France depuis le XIXe siècle : Lützen en 1813, Mexique en 1838, Sébastopol en 1855, Bazeilles en 1870, Sontay-Mangson (1883), Dahomey (1892), Madagascar (1895), Première Guerre Mondiale, Campagne de France, Libération (en ayant pris part aux batailles de Bir Hakeim, d’El-Alamein, Garigliano, poche de Colmar, massif de l’Authion), sans oublier l’Afrique du Nord (1955-1962) et, plus récemment, le Liban, les Balkans, le Tchad, la Côte d’Ivoire, l’Afghanistan, la Centrafrique et le Mali.
L’annonce de la dissolution de ce régiment prestigieux, qui a compté dans ses rangs pas moins de 34 Compagnons de la Libération, a été faite en octobre 2014. À l’époque, il était encore question de réduire les effectifs de la Force opérationnelle terrestre (FOT) à 66 000 hommes. Mais si cet objectif n’est plus d’actualité aujourd’hui (il s’agit désormais de porter ces mêmes effectifs à 77 000 soldats), la fermeture du 1er RAMa a été maintenue.
Pour autant, ce régiment aura été sollicité jusqu’au bout, avec des « projections » aux Émirats arabes unis, à la Réunion et au Mali (Barkhane) après avoir pris part à l’opération Sangaris en Centrafrique. Le 12 mai dernier, le régiment, doté de Caesar (Camion équipé d’un système d’artillerie) a tiré son dernier coup de canon au camp de Suippes. Sa dissolution admnistrative devant être effective d’ici un mois, quelques uns de ses bigors défileront, une dernière fois, sur les Champs Élysée, à l’occasion de la Fête nationale.
Quoi qu’il en soit, avec la fermeture de l’état-major de la 1ère Brigade mécanisée, cette dissolution est un coup dur pour la ville de Châlons-en-Champagne, où le 1er RAMa avait pris ses quartier il y a seulement 3 ans pour y remplacer le 402e Régiment d’Artillerie, alors dissous.
« Il faut être optimiste, arrêter de dire que c’était mieux avant, arrêter de se lamenter et inventer un autre avenir pour Châlons, un avenir moins militaire », a toutefois relativisé, sur les ondes de France Bleu, le maire, Benoist Apparu. Ce dernier n’avait pourtant pas hésité, il y a un an, à poser en treillis pour un encart publicitaire diffusé par le quotidien Le Monde avec l’espoir de sauver le 1er RAMa.
Cela étant, la logique comptable voulant que l’on connaisse le prix de tout mais la valeur de rien, c’est une page glorieuse de l’histoire militaire française qui se tourne… Mais il y aura encore une autre terreur après la foudre avec le 11e RAMa [1]