La chambre basse du Parlement russe (Douma) a adopté vendredi en troisième et dernière lecture un texte de loi controversé qualifiant d’"agents de l’étranger" les ONG bénéficiant d’un financement étranger. Ces dernières seront placées sous un contrôle étroit.
La proposition de loi a été adoptée par 374 voix pour, trois contre et une abstention, malgré les protestations des défenseurs des libertés, de l’opposition libérale et de juristes. Elle avait été déposée par Russie unie.
Contre l’"ingérence" occidentale Le parti au pouvoir bénéficie de la majorité absolue, avec 238 sièges sur 450, à la Douma. Le Parti communiste, opposé au Kremlin, mais également à toute "ingérence" occidentale - implicitement visée par cette loi -, ainsi que le Parti libéral-démocrate (populiste) avaient annoncé qu’ils voteraient pour.
Le texte prévoit un enregistrement séparé des ONG bénéficiant d’un financement étranger et participant à une "activité politique" sur le territoire russe.
"Agents de l’étranger" Il précise que celles-ci doivent s’afficher comme "agents de l’étranger" dans toute communication ou activité publique et les contraint à un contrôle financier très strict. Le non respect de ces exigences peut entraîner des amendes pouvant aller jusqu’à un million de roubles (30’000 francs) et jusqu’à quatre ans de prison.
Cette loi s’ajoute à la multiplication des pressions, poursuites judiciaires, perquisitions et interrogatoires, dénoncés par les représentants de l’opposition depuis le retour de Vladimir Poutine à la présidence russe le 7 mai.
M. Poutine avait accusé ces derniers mois les dirigeants de l’opposition et des ONG qui avaient dénoncé des fraudes électorales aux législatives de décembre, d’oeuvrer dans l’intérêt de puissances étrangères.