Il y a aujourd’hui deux ans, Jorge Mario Bergoglio devenait pape après la renonciation historique de son prédécesseur.
Le 13 mars 2013, une fumée blanche s’échappait de la cheminée de la chapelle Sixtine suivie par le carillon de ses six cloches, annonçant que le nouveau pape avait été élu. "Les cardinaux sont allés me chercher au bout du monde" avait alors déclaré le souverain pontifie.
Deux ans après son élection, François, premier pape de l’hémisphère sud, fascine par sa familiarité et sa proximité. Contrastant avec la réserve de son prédécesseur Benoît XVI, l’ancien Archevêque de Buenos Aires, élu pape le 13 mars 2013, a déjà marqué les esprits par de multiples gestes spontanés comme une prière au mur de séparation entre Israël et les Territoires palestiniens ou les accolades chaleureuses adressées aux malades et handicapés.
François est aujourd’hui attendu sur deux fronts principaux et complexes : la réforme de la Curie, en chantier depuis le printemps 2013 et la réponse de l’Église aux défis de la famille catholique dans un monde moderne en pleine mutation. Le principe de la réforme de la Curie, qui a pour objectif de favoriser les économies, la transparence des acquisitions et d’assurer une assistance médicale à tout le personnel du Saint-Siège, est largement accepté.
Une popularité mondiale
A 78 ans, Jorge Bergoglio a convoqué deux synodes, en octobre 2014 et octobre 2015. Sur des sujets délicats comme la place des divorcés-remariés et des homosexuels dans l’Église. Le pape devra donc trancher, une fois que les évêques, majoritairement conservateurs, se seront prononcés. Au risque de décevoir de nombreux fidèles. Car le pape est très apprécié. Il comptabilise plus de 19 millions de "followers" sur son compte Twitter. Selon un sondage Odoxa pour iTélé et Le Parisien-Aujourd’hui en France, réalisé en décembre dernier, 89% des Français ont une bonne opinion de lui, qu’ils soient catholiques ou non. Une popularité qui s’est également exportée outre-Manche constate le sondage du Pew Research Center réalisé en février dernier. En effet, 90 % des américains auraient une opinion favorable du pape. Des chiffres comparables à ceux de Jean-Paul II dans les années 1990.
Un amour de la piété populaire
Les bons théologiens ne doivent pas "voir l’humanité depuis leur château de verre" mais "sentir l’odeur du peuple et de la rue", affirme-t-il. François est en effet un pape de terrain. Le pontifie déclarait en début de pontificat qu’il souhaitait une "église pauvre pour les pauvres". Il a récemment exprimé sa préférence pour les périphéries urbaines en accordant une interview à des jeunes des bidonvilles dans un minuscule journal de rue de Buenos Aires, La Cárcova news. Il prône à la fois le vrai dialogue avec les autres cultures et l’obéissance absolue à l’église.
Particulièrement éloquent lorsqu’il dénonce la traite des êtres humains et les guerres interreligieuses, il est radical sur le plan socio-économique, et conservateur en matière morale, sans être dogmatique (famille, vie). François gouverne de manière autoritaire, seul, sans courtisans, privilégiant le contact multiple. Il roule dans une voiture modeste, refuse de loger dans le Palais apostolique, se sentant plus à l’aise à la résidence Saint Marthe et porte lui-même sa sacoche en voyage dans cette course pour rapprocher l’église des peuples.