Rejeté notamment par les États-Unis qui y voient une entrave à la souveraineté des nations, le pacte mondial sur les migrations de l’ONU a été formellement approuvé à Marrakech, ce 10 décembre.
Le pacte mondial sur les migrations de l’ONU a été formellement approuvé à Marrakech, ce 10 décembre. « Ce moment est le produit inspiré d’efforts », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à l’ouverture des débats au sujet du pacte sur les migrations de l’ONU. « Nous ne devons pas succomber à la peur ou aux faux narratifs » sur la migration, a-t-il dit. Antonio Guterres a dénoncé les « nombreux mensonges » propagés sur ce pacte, décrié notamment par les mouvements populistes de droite occidentaux, qui doit désormais faire l’objet d’un ultime vote de ratification, le 19 décembre à l’Assemblée générale des Nations unies.
Dans l’optique de rendre les migrations « bénéfiques à tous », 23 objectifs ont été fixés par ledit pacte, avec pour chacun d’eux, les mesures nécessaires à entreprendre pour les atteindre.
Faciliter la mobilité de la main-d’œuvre
Au-delà des mesures visant à protéger les migrants (notamment dans l’objectif 9 qui prévoit de renforcer la lutte transnationale contre le trafic de migrants, ou encore l’objectif 10 qui vise à éliminer la traite de personnes), le texte comporte d’autres aspects, comme celui d’encourager l’immigration plutôt que de la contrôler. De fait, à travers l’objectif 5, les signataires s’engagent par exemple à ménager des options et des filières de migration régulière, accessibles et plus souples, « pour faciliter la mobilité de la main-d’œuvre ».
Faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues
Par ailleurs, le pacte de Marrakech entend « faire évoluer la manière dont les migrations sont perçues ». L’objectif 17 encourage ainsi les États à « condamner et contrer » les actes de racisme, de discrimination ou encore d’intolérance envers les migrants, notamment en exerçant un contrôle de l’information. Afin de promouvoir une « information indépendante, objective et de qualité, y compris sur Internet », les États ayant approuvé le pacte sont appelés à « sensibilis[er] les professionnels des médias aux questions de migration et à la terminologie afférente, en instituant des normes déontologiques pour le journalisme et la publicité et en cessant d’allouer des fonds publics aux médias qui propagent l’intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants ».
Un pacte déjà plombé ?
Ce pacte onusien n’est pas parvenu à faire l’unanimité auprès de l’ensemble des États qu’il visait. Ainsi, plusieurs pays ont choisi de se retirer du pacte après avoir approuvé le texte le 13 juillet dernier à New York, y voyant une entrave à leur souveraineté. C’est notamment le cas de l’Autriche, l’Australie, le Chili, la République tchèque, la République dominicaine, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie.
Par ailleurs, sept États ont souhaité plus de consultations internes : Belgique, Bulgarie, Estonie, Israël, Italie, Slovénie et Suisse, selon les informations de l’AFP.
Les États-Unis, enfin, se sont retirés de l’élaboration du texte en décembre 2017, le jugeant contraire à la politique d’immigration du président Donald Trump.