Vols, agressions verbales ou physiques, vandalisme : l’Observatoire de la sécurité des médecins a recensé 1 035 incidents l’an dernier, presque 3 par jour. Un record depuis le lancement de cette étude annuelle par l’Ordre des médecins et Ipsos, en 2003.
Les femmes et les généralistes plus touchés
[...]
Si les agressions verbales – insultes, menaces, harcèlement – sont les plus fréquentes (62%), les vols sont en augmentation, avec près d’un quart des cas (23%). Le Conseil national de l’Ordre a aussi recensé 75 agressions physiques (crachat, coups et blessures, agression sexuelle).
Le Nord et les Bouches-du-Rhône sont les deux départements les plus concernés et une majorité d’incidents ont lieu en milieu urbain.
Des caméras dans les salles d’attente
Dans un tiers des cas (31%), cette violence est motivée par « un reproche relatif à une prise en charge ». Les autres motifs invoqués sont le vol (22%), le « refus de prescription » (14%), ou le temps d’attente jugé excessif (10%).
Lire l’article entier sur francebleu.fr
[...]
Cette insécurité, le docteur Quynh Régent la connaît bien. Cet urgentiste, qui travaille au sein de l’association Médecins à domicile 94 et pour le Samu du Val-de-Marne, a été agressé huit fois au cours de sa carrière, trois fois de façon « très violente ».
Six jours d’ITT après la dernière agression
La dernière attaque a eu lieu mardi 3 avril. « Deux hommes, encagoulés, m’ont coincé dans une cage d’escalier, m’ont roué de coups », raconte-t-il.
[...]
À chaque fois, ses agresseurs tentent de lui voler sa sacoche. Pourtant, « il n’y a rien du tout » dans sa mallette, assure-t-il. « Il n’y a que du matériel médical, des papiers administratifs, quelques médicaments, pratiquement pas d’argent puisque maintenant on utilise le paiement par les cartes vitales et les cartes bleues, explique le médecin. Ils s’imaginent qu’il y a plein d’argent dans une sacoche de médecin. »
[...]
Reste que le docteur Quynh Régent ne compte ni déménager ni arrêter d’exercer. « Déménager, ce serait beaucoup de contraintes pour moi. Et exercer différemment la médecine alors que ça fait presque vingt ans que vous faites la même chose, non… » tranche-t-il. « Je n’ai pas peur. Si j’avais vraiment peur, j’aurais arrêté depuis longtemps, assure-t-il. Je suis content de venir en aide, la nuit, à des enfants, des personnes âgées, des gens qui ont besoin d’aide. Et si je ne le fais pas, qui va le faire ? » s’interroge-t-il.
Lire l’article entier sur francetvinfo.fr
Quand son patient a ignoré pour la seconde fois son « bonjour », le docteur Claire Marie a bien senti que quelque chose clochait. Mais pas de là à s’imaginer qu’elle recevrait, cinq minutes plus tard, son poing en pleine mâchoire. « Ça vous laisse sans voix, totalement abasourdie, confie-t-elle. Un patient qui vous frappe… Vous ne pouvez juste pas y croire. »
[...]
Demande de vidéosurveillance
« S’attaquer au médecin, c’est attaquer un symbole », fustige son confrère, le docteur Pierre Goidin, 55 ans. Installé depuis 2013 dans un quartier sensible de Dunkerque, il a déposé entre avril et janvier sept plaintes. Parce qu’il a demandé à des ados de faire moins de bruit devant son cabinet, ils lui ont fracturé le tibia, puis l’ont harcelé. Récemment, un pétard a été mis dans sa boîte aux lettres.
« Comment soigner des gens en souffrance quand vous-même vous n’avez pas l’esprit tranquille, que vous avez peur et qu’il faut faire tout le temps gaffe ? demande-t-il. Quand je pars en vacances, je ne trouve plus de remplaçants. Ce sont les patients qui paient. »
Pierre Goidin n’a pas de protection. Sa demande de la vidéosurveillance est restée ordonnance morte.