Selon l’Anti-Defamation League, l’humanité compterait plus d’un milliard d’antisémites, dont 18 millions de Français.
L’Anti-defamation League (ADL) du B’naï B’rith a rendu public le 13 mai dernier un sondage géant (53 000 entretiens dans 101 pays) commandé à l’institut First International Resources. Près d’un quart des sondés se sont déclarés « plutôt d’accord » avec une série de 11 propositions à propos des juifs, telles que « les juifs ont davantage de pouvoir que les autres dans le monde des affaires », « les Juifs sont plus loyaux envers Israël qu’envers leur propre pays », « les juifs parlent trop de ce qui leur est arrivé pendant l’Holocauste », « les juifs pensent qu’ils sont meilleurs que les autres », etc.
Au vu des résultats du sondage, l’ADL, équivalent américain de la LICRA, a donc conclu qu’un quart des adultes est antisémite, soit un être humain sur sept. En fait, le taux d’antisémitisme est calculé en fonction des réponses positives à des propositions que l’ADL exprime elle-même, tout en les jugeant antisémites. Pour le dire aimablement, si l’organisation avait voulu gonfler les résultats, elle ne s’y serait pas pris autrement...
Avec ce genre de procédé, on ne s’étonnera pas que le sondage donne des résultats pour le moins surprenants. Ainsi, 53 % des Coréens du Sud seraient antisémites, ainsi que 69 % des Grecs. Selon l’ADL, nous, Français, sommes 37 % (soit 18 millions de personnes) à tenir des positions antisémites…
Rappelons que l’ADL ne s’occupe pas d’antisémitisme mais seulement de « l’opposition aux politiques d’Israël, ou plus exactement l’opposition à leur propre vision belliqueuse des politiques d’Israël », comme le faisait remarquer Noam Chomsky [1].
En outre, l’ADL, dans ses méthodes, n’a rien à envier aux antisémites des années 1930 et 1940, puisqu’elle procède au fichage systématique de milliers d’individus et d’organisations supposés antisémites. En 1983, elle avait même distribué à des étudiants juifs américains, parce que juifs, un livret tamponné « confidentiel », listant sur 49 pages les noms de personnes et organisations supposées être des « militants pro-arabes ».