« Pendant l’Holocauste, ils nous ont tués par la force, par assassinat, mais ils comprennent que cela n’a pas fonctionné […]. Ils essaient aujourd’hui de tuer nos âmes. Notre objectif est de construire à nouveau la communauté juive d’Europe », a déclaré Barel Lazar (photo), comparant ainsi l’assimilation à la Shoah. Le grand rabbin de Russie s’est ainsi exprimé à l’occasion du sommet du Centre rabbinique européen (CRE) organisé les 24 et 25 mars à Budapest (Hongrie).
La délégation de 300 rabbins venus de 40 pays européens a été accueillie par le président hongrois Janos Ader. Une façon de couper court aux accusations d’antisémitisme dont est régulièrement victime son Premier ministre Viktor Orban. Bien qu’européenne, la conférence s’est déroulée en présence des grands Rabbin ashkénaze et sépharade d’Israël David Lau et Yitzhak Yosef (Rishon LeZion). Le sujet central abordé n’a pas été l’antisémitisme mais le rejet de toute forme d’assimilitation.
Ainsi le rabbin Menachem Margolin, directeur général du CRE, a-t-il présenté comme alarmantes les statistiques de l’organisation : plus de 85 % des juifs d’Europe s’assimileraient et se marieraient avec des non-juifs, 80 % ne fréquenteraient pas les synagogues, y compris pour Yom Kippour, plus de 75 % des enfants juifs en Europe ne recevraient pas d’éducation juive et plus de 90 % des étudiants juifs européens n’auraient pas de liens avec la communauté juive. « Nous allons nous battre pour qu’il n’y ait pas un garçon juif en Europe qui ne soit pas circoncis », a complété le grand rabbin de Russie quand a été abordée la question de la circoncision en débat dans l’Union européenne (le 1er octobre 2013, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe avait adopté une résolution pour « le droit des enfants à l’intégrité physique »). L’abattage rituel casher a aussi été évoqué comme une priorité.