Philippe de Villiers, qui n’a jamais fait autant de politique que depuis qu’il en est retiré (cela fait six ans) – ce qui devrait donner à réfléchir à la classe politique sur sa perception dans l’opinion – annonce au salon du Livre de Renaissance Catholique une probable suite à son succès de librairie, Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu.
Fort de cet appui inattendu dans l’opinion, le fondateur de l’ex-MPF (Mouvement Pour la France), discourt sur la situation française et internationale. Il aborde ses thèmes habituels, nappés d’une louche de dissidence, puisqu’il se réfère désormais à Soljenitsyne. On dirait qu’il découvre la liberté d’expression, et le discours de vérité, pointant un doigt accusateur de plus en plus précis. Mieux vaut tard – à 66 ans – que jamais. Morceaux choisis.
« Ce n’est pas un livre de règlements de comptes, la presse a cru ça. »
« Ce n’est pas non plus un livre de désespoir, c’est au contraire un livre sur l’espérance française... Un vade me cum de sortie vers la lumière. »
« Et je vais vous dire pourquoi j’ai écrit ce livre. J’ai écrit ce livre parce que, celui qui me l’a vraiment demandé, j’en fais la confidence ce soir, c’est Vladimir Poutine. »
« Nous sommes devenus amis avec Vladimir Poutine, c’est normal, deux diables ensemble. Et Poutine m’a parlé de Soljenitsyne. »
« Faut traiter les causes, et les causes c’est le mondialisme : un système dans lequel les pauvres des pays riches subventionnent les riches des pays pauvres ! »
« Quand le pouvoir n’a plus le pouvoir, il se passe ce qui se passe aujourd’hui : le “potestas” c’est à Bruxelles, un peu à Bruxelles un peu à Berlin un peu à Francfort, beaucoup à Washington, et puis l’“autoritas” c’est un peu chez Ruquier et un peu à Canal+. »
« Quand j’ai écrit les mosquées de Drancy avec mon fils Guillaume, et les services secrets français... Tout le monde s’est moqué de moi. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, un certain Sarkozy, a dit [imitation de Sarkozy, rires et applaudissements dans la salle], on n’est pas là pour dire du mal... Mais quand même. Quant à la presse, je me souviens d’Elkabbach sur Europe 1 qui dit, monsieur de Viliers j’ai une seule question à vous poser, comment pouvez-vous croire qu’on va vous croire ? Terminé. »
« Soljenitsyne me disait... »
« Quand le mur de Berlin est tombé, le rideau de fer est tombé, grâce à leur identité, ayant recouvré leur souveraineté, ils [les Russes] avaient gardé leur âme. Nous avec les BHL Alain Minc Atali et tous les autres, qui pratiquent pour nous, pas pour eux, la honte de soi la haine de soi, c’est-à-dire la honte de nos ancêtres et la haine de la France... Et donc on a perdu notre identité. »
« Et nous sommes dans une situation gravissime, puisque depuis 50 ans, maintenant, depuis l’ère giscardienne et maastrichtienne, Giscard étant le fils spirituel de Cohn-Bendit, le libéral libertaire, le bobo, nos limites, nos frontières, eh bien depuis 50 ans la classe politique vit sur trois idées : premièrement un espace sans frontières... Deuxièmement une société multiculturelle... L’accueil de l’autre, on l’a vu l’accueil de l’autre la semaine dernière, l’autre qui se glisse parmi les migrants... On a accueilli les migrants et maintenant on a des terroristes... Donc la société multiculturelle elle est morte avec les attentats... Et troisièmement, le laïcisme droit-de-l’hommiste, à la Baroin, le président des maires de France, trois jours après les attentats, il a publié le rapport de l’Association des Maires de France... et il a expliqué sur RTL la chose suivante : il a dit il faut interdire les crèches de Noël sur l’espace public ! En d’autres termes... ça veut dire pour extirper le terrorisme islamique il faut d’abord éradiquer le christianisme en France, et ce sont des irresponsables ! Et je n’hésite pas à le dire puisqu’il y a une caméra, la responsabilité de tous ces gens-là elle est criminelle ! »