Se dirige-t-on vers des élections anticipées en Israël ? Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a démissionné pour protester contre le cessez-le-feu signé la veille avec le Hamas et qu’il qualifie de « capitulation devant le terrorisme ».
Le ministre israélien de la Défense Avigdor Lieberman a annoncé ce 14 novembre sa démission du gouvernement de Benjamin Netanyahou, au lendemain d’un accord indirectement conclu par Israël avec les groupes palestiniens sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
Le ministre nationaliste a dénoncé devant la presse le cessez-le-feu comme une « capitulation devant le terrorisme ». « L’État achète le calme à court terme au prix de graves dommages à long terme pour la sécurité nationale », a-t-il déclaré.
« Nous devons nous entendre sur une date pour des élections le plus tôt possible », a-t-il ajouté, confirmant l’ampleur de la crise politique en cours dans l’État hébreux. L’échéance de la mandature est actuellement fixée à novembre 2019.
Benjamin Netanyahou s’était défendu la veille face aux critiques après le cessez-le-feu conclu indirectement avec le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza. « Dans les périodes d’urgence, le public ne peut pas toujours être mis dans la confidence de décisions essentielles pour la sécurité du pays et de considérations qui doivent rester secrètes pour l’ennemi », a-t-il dit. « Nos ennemis nous ont suppliés d’accepter ce cessez-le-feu et ils savent très bien pourquoi ils l’ont fait », avait-il déclaré.
Cependant, les critiques des habitants israéliens de la périphérie de la bande de Gaza et de membres de sa propre coalition gouvernementale après l’annonce du cessez-le-feu ne semblent pas s’atténuer. Ils lui reprochent d’avoir accepté un compromis avant d’avoir frappé plus fort le Hamas qui gouverne sans partage la bande de Gaza.
Ce cessez-le-feu a été conclu après un épisode meurtrier des deux côtés : quatorze Palestiniens ont été tués par les tirs et frappes d’Israël, et un officier israélien ainsi qu’un Palestinien travaillant en Israël ont été tués par une roquette. Plus qu’à aucun autre moment depuis 2014, ces tentions ont rapproché les protagonistes d’une quatrième guerre en une décennie dans le territoire sous blocus coincé entre Israël, l’Égypte et la Méditerranée.
Avigor Lieberman a aussi critiqué la décision du gouvernement de permettre le transfert de dollars qataris dans la bande de Gaza principalement pour payer les salaires des fonctionnaires du mouvement islamiste palestinien Hamas.
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La crise Hamas-Israël ouvre une crise dans le cabinet Netanyahou
Une grave crise gouvernementale a éclaté au sein du cabinet du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à propos du conflit avec le Hamas.
Après que le Hamas eut menacé Israël de l’attaquer s’il ne lui fournissait pas immédiatement d’importantes sommes d’argent pour payer les fonctionnaires de la Bande de Gaza et pour résoudre la crise humanitaire (qu’il n’avait jamais cherché à résoudre), Benjamin Netanayahou a autorisé le Qatar à fournir du fuel et à transférer de l’argent liquide. Ce faisant, Israël et le Hamas contournaient l’Autorité palestinienne et reconnaissaient le pouvoir qatari sur la Bande de Gaza.
Dans les jours suivants, une opération d’infiltration illégale d’Israël dans la Bande de Gaza était démasquée par le Hamas et donnait lieu à des affrontements causant la mort d’un officier israélien et de sept Palestiniens. Le Hamas ripostait en tirant plus de 400 roquettes auxquelles Israël répondait en détruisant des sites jugés stratégiques, dont le siège de la télévision Al-Aqsa.
Après trois jours d’affrontement et une réunion à huis clos du Conseil de sécurité des Nations unies, l’Égypte négociait un cessez-le-feu entre les deux parties. Le Premier ministre du gouvernement illégitime de la Bande de Gaza, le Frère musulman Yahya Sinwar, l’avait accepté. Benjamin Netanyahou l’imposait alors aux membres de son cabinet. Son porte-parole assurait que cette décision avait été prise à l’unanimité. Or, non seulement il n’y a pas eu de vote, mais quatre ministres s’y sont opposés, dont celui de la Défense, Avigdor Lieberman.
Le contenu du cessez-le-feu n’ayant pas été encore divulgué, il est impossible de l’analyser et de comprendre aussi bien pourquoi le Hamas l’a accepté que le conflit Netanyahou-Lieberman. Cependant, il est clair que si le Hamas a répondu à l’ingérence israélienne en ouvrant un engrenage de violence, c’est à la demande de l’Iran qui poursuit ainsi son bras de fer avec les États-Unis, principal soutien militaire d’Israël.
La région se préparait alors à une quatrième guerre Hamas-Israël et, au Liban, le Hezbollah se tenait prêt à intervenir à son tour. Le gouvernement provisoire libanais, quant à lui, a condamné les bombardements israéliens, mais n’a pas dit un mot de ceux du Hamas.
Considérant que sa crédibilité est en jeu, Avigdor Lieberman pourrait démissionner.
Si les évènements sur le terrain sont clairs, il reste beaucoup de questions sur leur instrumentation par le Qatar, l’Iran et les États-Unis.
(Source : voltairenet.org)