L’Union européenne, fondamentalement, tient sur deux principes : la défense des intérêts de ses membres, et les droits de l’homme, soit un pilier économique et un pilier moral.
Les droits de douane entre les pays ont été abattus, permettant le commerce intra-européen, et le développement des pays en retard sur les autres. Le pilier moral, lui, a permis aux Européens de se déplacer librement dans le super espace européen.
C’est cette semi-légende, pas totalement fausse, au départ, que nous chantent tous les présidents de l’UE, à quelque chose près.
Le problème, c’est que le vrai principe de l’UE, c’est la concurrence entre les pays et les hommes. D’où la loi du plus fort, industriellement avec l’Allemagne qui a aspiré l’industrie des pays du sud (européen), et agricolement avec les pays du sud qui exportent leurs produits pas chers dans les pays du nord.
La concurrence s’applique en économie et dans les droits de l’homme, avec deux millions de migrants qui entrent chaque année dans l’espace Schengen, travailleurs-esclaves qui sont moins chers que les travailleurs locaux, qui eux grossissent les rangs de l’armée du chômage. Officiellement, l’UE compte 14 millions de chômeurs ; officieusement, plus du double. Car en France, on parle de 3 millions, mais on en a déjà 6 millions (oups !), toutes catégories confondues !
Quelle meilleure preuve de cette perversion des principes que l’UE qui maintient la levée des droits de douane sur les produits ukrainiens, alors que l’Ukraine ne fait pas partie de l’UE ?
La Commission européenne a proposé fin janvier de renouveler pour une année supplémentaire, à partir de juin, l’exemption de droits de douane accordée à l’Ukraine depuis le printemps 2022 pour soutenir le pays en guerre. Mais en l’assortissant de « mesures de sauvegarde » pour limiter l’impact des importations. Ainsi, « des mesures correctives » pourraient être adoptées en cas de « perturbations importantes » sur le marché, et pour trois produits : volaille, œufs, sucre. (France Info)
Résultat, les agriculteurs excédés, que ce soit en Pologne ou en France, arrêtent et vident les camions bourrés de produits venus de Kiev, et souvent de fabrication douteuse. Car l’Ukraine est le pays de la corruption, des modes de production parfois dangereux (là-bas, pas de normes sanitaires comme chez nous), du salaire moyen le plus bas du continent, in fine des prix ultra concurrentiels. Donc destructeurs pour l’agriculture dite commune.
« Nous, quand on transporte quelque chose à l’étranger, on passe des centaines de contrôles différents alors que là, rien du tout, ça arrive ici et c’est tout. »
Tomasz Golak, agriculteur polonais
La préférence va au profit : l’UE place la concurrence ultralibérale devant la défense de ses agriculteurs. Le message est clair, et tient en un mot : crevez ! Finalement, avec le couple Leyen-Scholz à la tête de l’UE, on en revient au Drang nach Osten des années 40 en Allemagne.
L’Allemagne hitlérienne avait un rêve, agrandir son espace vital à l’est. C’est l’UE des années 2000 qui l’a réalisé. C’est pourquoi nous sommes en guerre aujourd’hui avec les Slaves, l’Ukraine jouant le même rôle qu’en 1941 ! Finalement, derrière les couches du temps et les pseudo-changements, la structure reste la même.
Le point positif, dans cette affaire, c’est l’éclatement du lien ukraino-polonais, alors que la Pologne était le plus fort soutien à l’Ukraine. Pour des raisons historiques mais aussi parce qu’elle est clairement la position avancée de l’OTAN à l’est et intégralement sous bouclier américain (elle a préféré leur F-35 cher et médiocre aux chasseurs européens). Aujourd’hui, Zelensky, le clown nationaliste qui a été manipulé par les Américains, pleure sur cette solidarité perdue.
Dans cette affaire, les Ukrainiens – qui ont déjà perdu 500 000 hommes – et les Européens ont tout à perdre. C’est vraiment une guerre économique – énergétique et agricole – de l’Amérique contre l’Europe. Une guerre menée avec la complicité de la présidente de la Commission, qui travaille objectivement pour l’ennemi. Les Polonais, malgré leur sentiment antirusse, commencent tout juste à le comprendre.