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— La Courneuve (@La_Courneuve) June 29, 2023
Violences urbaines : le maire de La Courneuve plaide pour « une grande convention pour travailler sur les besoins de ces quartiers populaires »
« Il faut arrêter les appels au calme » et travailler « sur les besoins des quartiers populaires », a plaidé vendredi 30 juin sur franceinfo Gilles Poux, maire PCF de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), après les violences urbaines qui ont touché plusieurs communes de France ces derniers jours depuis la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier à Nanterre, mardi, lors d’un contrôle routier.
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franceinfo : Le mois dernier, vous étiez parmi les signataires d’une tribune publiée dans le journal Le Monde qui réclamait un plan d’urgence pour les banlieues. Est-ce que vous avez l’impression d’avoir crié dans le vide ?
Gilles Poux : Malheureusement oui. Depuis plus de 30 ans, on parle des quartiers dits prioritaires. On a beaucoup investi dans le dur, mais sur les questions sociales, on est toujours dans une situation de jachère. C’est ce qui m’a conduit personnellement, en 2009, à porter plainte auprès de la Halde pour discrimination sociale et territoriale, à faire en 2019 un atlas des inégalités qui montre que les politiques publiques ne sont pas pleinement à l’œuvre sur les territoires comme le nôtre. Tout cela, au bout d’un moment, cela conduit à ces effets dévastateurs quand il y a un drame qui survient comme celui de Nanterre, où des gens ont le sentiment d’être méprisés. Et c’est la colère, la révolte tous azimuts, dans le mauvais sens quand ça s’en prend à des équipements publics. Mais c’est une colère qui est entendable.
(...) Tant qu’on restera dans une situation où l’on ne prend pas la mesure des enjeux des politiques publiques sur ces territoires, des moyens qu’il faut mettre pour rétablir de l’égalité et redonner de l’espoir, on va s’enfermer dans une situation où ces publics-là ont le sentiment d’être méprisés. À un moment donné, le mépris se traduit par des mouvements comme on peut en connaître en ce moment, quand il y a un incident grave qui se produit.
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Comment répondre aujourd’hui à cette crise ?
Je pense qu’il faut arrêter les appels au calme parce que ça n’a aucune chance d’être entendu. Il faut regarder la réalité en face. On aurait besoin d’avoir une parole forte qui dise, « il y a un drame qui s’est produit, qui est arrivé, qui est inadmissible. Mais il y a autre chose derrière, on l’a entendu. Ces frustrations, on les a entendues. Et on est prêt à lancer une grande convention pour travailler sur les enjeux et sur les besoins de cette jeunesse de ce pays et de ces quartiers populaires. Et on est prêt à y mettre des moyens supplémentaires ». Je pense que si un message comme ça s’exprimait fortement, cela serait de nature à redonner de l’espoir.
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