Le gouvernement grec n’a pas reçu d’argent de l’UE ou du FMI depuis août 2014, et ses comptes sont à sec. Le taux de chômage grec dépasse 25%, et le système bancaire du pays est au bord de l’effondrement.
Le moindre incident pourrait déclencher une panique, et lorsqu’elle se produira, l’UE n’hésitera pas à confisquer l’argent sur les comptes des déposants privés, de la même manière que cela s’est produit à Chypre en 2013, affirme Michael Snyder de The Economic Collapse.
Le dernier paiement au FMI de 762 millions d’euros a été financé en puisant dans un compte spécial de réserve tenu par le FMI lui-même. D’ici la fin de ce mois, le gouvernement doit également trouver l’argent pour payer les pensions et les salaires des fonctionnaires, et il doit la somme de 1,5 milliard d’euros au FMI d’ici la fin du mois de juin.
Les dirigeants européens comptent sur l’étranglement financier de la Grèce pour forcer son gouvernement à se montrer plus conciliant. Pendant ce temps-là, le système bancaire grec est au bord du gouffre. Plusieurs banques sont privées de garanties, et sans intervention externe, certaines d’entre elles pourraient rapidement faire faillite. Si aucun accord n’est trouvé, la Grèce pourrait être plongée dans une crise de type chypriote dès le mois prochain.
James Turk, le CEO et fondateur du site de vente d’or en ligne Goldmoney, a récemment expliqué au site King World News qu’il considérait qu’une citation dans le Financial Times devait éveiller l’attention : « La troïka composée de l’UE, de la BCE et du FMI n’a pas encore coupé le courant des banques grecques », mais la citation suivante dans le Financial Times de la semaine dernière devrait sonner comme un avertissement pour quiconque détenant encore de l’argent sur un compte de dépôt dans ce pays : « L’idée d’une présentation Comme Chypre aux autorités grecques a recueilli l’intérêt de plusieurs ministres des Finances de la zone euro, selon un officiel impliqué dans ces discussions. »
« La BCE est encombrée jusqu’au cou de la dette grecque qu’elle détient, et qui ne sera jamais remboursée. La BCE ne va pas accepter de prendre en charge la perte sur ces obligations grecques dans ses livres. Comme la Grèce n’a pas la capacité financière de rembourser ce qui représente désormais 112 milliards d’euros d’exposition de crédit dans les livres de la BCE, la BCE n’a que deux alternatives. Elle peut mettre les 112 milliards de dette grecque qu’elle détient sur le compte des banques centrales nationales des pays de la zone euro et sur le dos de contribuables de ces pays, ce qui n’est pas faisable politiquement. Ou elle peut confisquer l’argent des déposants dans les banques grecques, comme elle l’a fait à Chypre, et comme le Financial Times le rapporte maintenant. »
« Bien entendu, une telle décision déclencherait probablement une panique financière dans toute l’Europe », commente Snyder.
Quelle est la probabilité qu’un tel scénario se produise ? Snyder rappelle qu’en avril, le gouvernement grec n’a pas hésité à s’emparer les liquidités présentes sur les comptes des gouvernements locaux et des fonds de pension du pays. « S’emparer des espèces sur les comptes bancaires des citoyens privés n’est qu’une étape de plus », écrit-il.
Les Grecs savent déjà qu’ils risquent de vivre ce qu’ont connu leurs voisins chypriotes en 2013, comme en témoignent les retraits massifs de leurs économies des banques que l’on a observés sur les derniers mois.
« Les Allemands pensent qu’à un certain point, la souffrance économique et financière deviendra si forte qu’elle forcera le nouveau gouvernement grec à renoncer à ses demandes. Les Grecs pensent que la menace d’une crise financière de plein fouet obligera les Allemands à faire marche arrière au dernier moment. (…) Cela fait longtemps que je préviens qu’une crise financière va s’abattre sur l’Europe. Cela pourrait être l’étincelle qui la déclencherait. », conclut Snyder.