La rumeur circulait depuis longtemps. Les jours du général Lecointre en tant que chef d’état-major des armées étaient comptés. L’annonce est désormais officielle. Le CEMA a confirmé dimanche au Grand Jury RTL Le Figaro LCI son intention, en accord avec le président de la République Emmanuel Macron, de quitter son poste « après le 14 juillet ». L’annonce intervient quelques jours après la décision d’Emmanuel Macron d’en finir avec l’opération Barkhane et de transformer le dispositif français au Sahel.
Le successeur du général Lecointre aura la lourde tâche d’accompagner ce retrait progressif au goût amer d’échec. Si le « surge » de 2020 a permis de remporter des succès tactiques et de réduire la menace djihadiste au Mali, il n’a pas été suivi d’un sursaut politique capable de répondre au désordre structurel de la région. Le général Lecointre s’apprête à quitter ses fonctions sans avoir réussi à faire basculer la partie. Il n’y aura jamais de victoire militaire décisive au Mali, avait-il coutume de dire avec fatalisme.
Le général Thierry Burkhard [photo], chef d’état-major de l’Armée de terre lui succédera au poste de CEMA. Le chef d’état-major des armées commande toutes les opérations militaires de la France et veille au bon fonctionnement de l’institution. Le général Lecointre aurait pu être encore maintenu à son poste. Il ne le souhaitait pas, même si le président lui « a demandé de rester plus longtemps ».
Soucieux de la place des Armées au sein de la société française et de son lien avec la nation, le général Lecointre a avancé un argument pour obtenir l’accord du chef de l’État : la nomination du Cema ne doit pas coïncider avec l’élection présidentielle pour « éviter la politisation de la fonction ». « Les deux calendriers doivent être dissociés. Il faut éviter d’imaginer qu’un CEMA est choisi pour ses opinions politiques. Un "tuilage" permet une continuité des activités. Il est bon que mon successeur puisse assurer la continuité ou une rupture de continuité si le président [élu] choisi de nouvelles orientations », a-t-il expliqué. Alors que l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen en 2022 ne peut pas être exclue, la décision du général Lecointre résonne particulièrement.
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