Un directeur général d’entreprise reste un citoyen comme les autres. Il n’est donc pas étonnant qu’il ait une opinion politique. Il peut exprimer ses convictions intimes, y compris dans les médias. Mais quand un directeur général demande à ses 55 000 salariés de voter pour une Europe « démocratique, résiliente, forte politiquement, économiquement et militairement », il outrepasse son rôle.
Et c’est pourtant ce que vient de faire Tom Enders, président-directeur général d’Airbus Group, dans un email récemment envoyé à tous les employés, agitant au passage les spectres de la crise et de la guerre à l’Est pour bien faire comprendre l’urgence de voter pour l’Europe. On peut se demander pour qui roule Tom Enders. Son appartenance au club Bilderberg [1] n’a bien évidemment aucun rapport avec ses prises de positions.
Le courriel envoyé aux salariés :