Les hommes réunionnais sont « très chauds », « je t’emmènerai sur ma moto à La Réunion, tout le monde croira que tu es ma maîtresse », « tu es sexy »… En 2013, Marie [prénom modifié, NDLR], assistante parlementaire de Thierry Robert, député MoDem de La Réunion, en a eu marre du harcèlement de son employeur et a décidé de l’assigner en justice. Le 15 février dernier, la cour d’appel de Paris a condamné l’élu à lui verser d’importants dommages et intérêts : 10 000 euros pour harcèlement sexuel, 10 000 euros pour harcèlement moral, et 20 000 euros pour rupture abusive du contrat.
Les faits se passent entre le 1er septembre 2012 et le 30 octobre 2013. Ce jour-là, Thierry Robert demande brutalement à Marie de quitter son bureau à l’Assemblée nationale et lui signifie sa mise à pied. Marie, très affectée, tombe en arrêt maladie avant de saisir les prud’hommes quelques mois plus tard. La collaboratrice réclame le paiement de ses heures supplémentaires et se plaint de l’attitude déplacée du député à son égard.
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Le député se serait également montré très insistant. Damien [prénom modifié], un assistant, lui aussi en procès avec Thierry Robert, témoigne ainsi de l’avoir entendu dire à Marie, un jour de février 2013, qu’il avait rêvé d’elle pendant la nuit. Et qu’il ne préférait pas lui détailler son rêve, parce que cela risquerait de la choquer… Le député aurait ainsi conseillé à la jeune femme de ne pas se marier, qu’elle allait le « regretter », que les hommes réunionnais étaient « très chauds ».