La France ne parvient pas à réduire la pauvreté, qui s’est encore accrue en 2015. Un phénomène directement lié à la crise de l’emploi, et notamment au chômage de longue durée.
Le taux de pauvreté a à nouveau augmenté en France : selon les premières estimations de l’Insee publiées ce lundi, 14,3 % de la population était pauvre en 2015, contre 14,1 % en 2014. Plus de 8,8 millions de personnes étaient ainsi touchées. Les niveaux de pauvreté prévalant avant la crise de 2008 (13 %) s’éloignent. La définition de la pauvreté selon l’Insee est précise : sont considérées dans ce cas les personnes qui vivent avec moins de 60 % du revenu médian (revenu partageant la population en deux, la moitié gagnant moins et l’autre moitié gagnant plus), soit avec moins de 1008 euros par mois en 2014.
« Cette hausse du taux de pauvreté en 2015 proviendrait principalement de l’augmentation du nombre de chômeurs vivant en dessous du seuil de pauvreté, elle-même liée à celle du nombre de chômeurs de longue ou très longue durée », écrit l’Insee. De fait, la baisse du chômage n’a débuté qu’en fin d’année 2015, pour se poursuivre en 2016. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en catégorie A, B, C (sans activité ou en activité réduite) a continué de progresser l’an dernier, passant de 5,51 millions en décembre 2014 à 5,78 millions en décembre 2015. Et le chômage de longue durée (de plus d’un an, selon la définition officielle) a grimpé, pour frapper, à la fin 2015, 2,47 millions de personnes, rien qu’en métropole. Pis, 815 000 personnes étaient sans emploi depuis plus de trois ans !