Il y a déjà les robots antiterroristes qui vont tranquillement mettre la pression sur les méchants et les preneurs d’otages, sans risquer de mourir (un robot ne meurt pas). Les boulots dangereux pourront être délégués à des machines, comme dans les usines depuis un bon siècle.
Après le chien-robot, qui sera bien pratique pour mordre les dealers dans les cités (sauf ceux qui fournissent les cadres en coke, les employés en shit et les flics ou les maires PS en enveloppes), on aura le soldat-robot.
Pour éviter les risques de sympathie avec les manifestants le Capital entraîne les flics du futur ...
pic.twitter.com/1h9AB8kwwO— Eva Иванова - (@spetsnagirl) November 13, 2019
On sait que beaucoup de métiers vont être mordus aux fesses par la robotique, et les statistiques de destructions d’emplois sont alarmantes (peut-être à dessein).
Mais c’est dans le domaine intellectuel avec les avancées de l’IA que ça commence à trembler, avec un début de psychose dans les rédactions de la presse mainstream. Pourquoi payer un imbécile soumis sorti d’une école de journalisme déplorable alors qu’on peut se payer un logiciel qui crache de la dépêche rallongée en chewing-gum au kilomètre ?
La presse s’est largement fait l’écho des robots-journalistes, qui terrorisent les journalistes médiocres. On préférera parler de journalistes-robots.
Les journalistes-robots existent déjà puisque sur tous les grands sujets, on peut écrire à l’avance et à la virgule près ce qu’un Duhamel, un Barbier, une Lemoine, un Aphatie ou un Cohen vont dire. Par exemple sur Assad : le boucher de Damas, le massacreurs de son peuple. Sur Poutine : l’homme qui menace l’Europe, le tyran qui étouffe son peuple et persécute les Femen, le destructeur d’Alep, le dépeceur de l’Ukraine, le liquidateur de terroristes (bon, ça c’est vrai). Sur Macron : la 8e merveille du monde libre, l’homme qui va réformer la France des Gilets jaunes antisémites et paresseux, le sauveur du régime des retraites... et autres conneries.
Tout le milieu journalistique glose, en se cachant la réalité : l’écrasante majorité des « journalistes » français a déjà été robotisée par le Système, en imposant des schémas de pensée, de croyances et de peurs décidés par les grands propriétaires capitalistes sous la surveillance des lobbies. Le journalisme actuel est fait en majorité de dépêches, initialement identiques pour tous, traitées de manière identique par des personnels formés dans des écoles qui dispensent un savoir identique et une manière de travailler identique.
L’astuce, c’est d’avoir appelé ça « le Bien » et plus récemment « la résistance contre "la haine" ». Du coup, ces humains robotisés croient dur comme fer pratiquer du grand journalisme positif, alors qu’ils sont déjà remplaçables par un simple logiciel. Le Washington Post ne se gêne pas pour en utiliser depuis 2016 :
« Le Washington Post recourt depuis désormais un an aux services d’une intelligence artificielle pour écrire des articles. Baptisé Heliograf, ce croisement entre un robot et un journaliste a signé plus de 800 textes, en couvrant des actualités politiques et sportives. » (numerama.com)
Le Monde du 9 mars 2010 a déniché le patient « alpha » :
« À première vue, rien de surprenant. Un compte rendu de sport d’une confondante banalité : "Les efforts remarquables de Joe Mauer n’ont pas suffi à assurer la victoire des Minnesota Twins contre les Texas Rangers lundi dernier au stade d’Arlington. Les Rangers l’ont emporté sur un score de 8 à 5 (...) Quand il maniait la batte, Mauer a été excellent de bout en bout. Il a marqué une fois dans la première manche et deux fois dans la sixième. Du côté des Texans, l’artisan de la victoire est sans conteste Tommy Hunter, qui a remporté avec brio son cinquième match d’affilée..."
Un article de sport comme il en existe donc des milliers, publiés dans les pages sport de la presse américaine. Seule différence, mais de taille : il est signé The Machine, préparé et rédigé par un programme d’intelligence artificielle, baptisé Stats Monkey. [...]Stats Monkey a été imaginé par les professeurs Larry Birnbaum et Kris Hammond, spécialistes d’intelligence artificielle. Puis son développement a été confié à John Templon, 27 ans, diplômé de journalisme, et Nick Allen, 25 ans, informaticien. M. Allen estime que le but est quasiment atteint : "Les articles écrits par The Machine sont très proches des dépêches sportives de l’agence Associated Press, qui sont souvent reprises telles quelles par les journaux." [...]
Au même étage, trois chercheurs mettent au point un système expérimental baptisé News at Seven, qui fabrique des mini-journaux télévisés pour Internet, présentés par Zoe et George, deux personnages de dessin animé. Le spectateur se contente de choisir trois thèmes d’actualité – par exemple politique intérieure, basket-ball et nouveau film –, News at Seven se charge du reste. Il parcourt une série de sites d’informations pour trouver des textes pertinents, qu’il raccourcit. Puis il les envoie vers un logiciel de synthèse vocale, qui crée deux fichiers audio - une voix d’homme, et une de femme. Les textes sont aussitôt dits à l’écran par Zoe et George. [...]
Dès le lancement des projets, les responsables d’Infolab avaient poussé les jeunes chercheurs à aller faire des stages de formation à l’école de journalisme Medill, rattachée à l’université. Nathan Nichols, diplômé d’informatique travaillant sur News at Seven, se souvient qu’au début la collaboration n’était pas idéale : "Des étudiants demandaient à leurs profs : faut-il vraiment aider ces gens à détruire nos futurs emplois ? Et certains profs semblaient assez d’accord avec eux." Pour combler ce fossé, Infolab et Medill ont créé en 2009 un organisme commun d’enseignement et de recherche, le Centre d’innovation en technologie, médias et journalisme, qui va accueillir des étudiants venus des deux écoles et leur apprendre à travailler ensemble. »
Les journalistes-Système seront liquidés, des informaticiens (eux aussi remplacés un jour par l’IA) traiteurs d’informations suffiront. Et les vrais journalistes, comme dans Matrix, se planqueront dans les égouts d’un monde pourri à la surface. L’information n’en est qu’à sa préhistoire.