Un rapport dénonce la sévérité de l’administration. Plus d’un réfugié sur deux est débouté de ses demandes. Certains sont pourtant en danger dans leur pays.
Persécutés au pays, déboutés en France, le titre du rapport du centre Primo Levi, publié le 17 novembre, résume bien la teneur du document. L’organisation non gouvernementale qui défend les victimes de torture y détaille les « failles » de la procédure d’asile dans notre pays. Selon son étude, il ressort que 40 000 demandeurs d’asile sont chaque année déboutés en France.
Créé en 1995 avec le soutien de Médecins du monde, d’Amnesty International France et de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), le centre Primo Levi est le principal centre de soins en France consacré aux réfugiés ayant été victimes de violences politiques. Cette association offre, chaque année, à près de 400 personnes une prise en charge psycho-médicale et un accompagnement juridique et social.
« La France est l’un des pays européens où les chances d’obtenir l’asile sont les plus faibles : en 2015, elle a rejeté 67 % des demandes, contre 47 % en moyenne dans le reste de l’Europe », lit-on dans le rapport de l’ONG.
Loin d’être la terre d’accueil des opprimés, la « patrie des droits de l’homme » n’arriverait, celon ce rapport, qu’au 25e rang des pays en termes de taux d’octroi de l’asile politique. « La France est pourtant loin d’être submergée de demandes : en 2015, sur les 24,5 millions de personnes contraintes à fuir leur pays à travers le monde [dont 1,26 million ont déposé une demande d’asile en Europe, NDLR], seules 74 468 personnes ont tenté leur chance en France », expose encore le rapport du centre Primo Levi.
Les exigences du droit international
« La Convention de Genève du 28 juillet 1951 – qui est la référence internationale du droit d’asile – considère que la qualité de réfugié doit être reconnue à toute personne craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques (...). Or, [l’administration française] crée aujourd’hui plus de clandestins qu’elle ne reconnaît de réfugiés », expose l’ancien ministre Anicet Le Pors, membre du comité de soutien du centre Primo Levi.