Depuis son élection et son entrée en fonction, en janvier 2016, Frédéric Sicard, le nouveau bâtonnier de Paris, porte-parole et patron des avocats parisiens, dresse un portrait relativement sombre du fonctionnement de la justice française.
Dans une interview au Figaro, le 1er mars, il revient sur les conditions particulières de son arrivée au barreau de Paris, marquée par l’encombrement des tribunaux et l’arrivée d’une « série de lois qui grignote l’État de droit », notamment après les attentats de novembre.
Interrogé sur la réforme de la procédure pénale, qui entend renforcer de façon pérenne les outils de lutte contre « le crime organisé, le terrorisme et leur financement » et actuellement examinée par les députés à l’Assemblée, Frédéric Sicard ne cache pas son hostilité face à un texte qui « manque de garde-fous en faveur des droits de la défense » :
« Tous les spécialistes le disent : l’arsenal juridique existait au moment des attentats, c’est juste que l’État n’a pas les moyens de l’utiliser. Une loi de plus ne changera rien. En revanche, en l’état actuel du texte, la France peut basculer dans la dictature en une semaine. Ce n’est pas acceptable. »