En dépit des propos de son homologue français, qui avait qualifié son gouvernement de dictature, le président vénézuélien Nicolas Maduro a annoncé l’envoi d’aide humanitaire à l’île française dévastée par l’ouragan Irma.
Le gouvernement du Venezuela a annoncé le 10 septembre qu’il ferait parvenir 10 tonnes d’aide humanitaire à l’île de Saint-Martin, ravagée par l’ouragan Irma. Des biens de première nécessité tel que de l’eau, de l’équipement de secours, des vêtements ou encore des matelas seront envoyés sur place.
Le ministre des Relations intérieures, de la Justice et de la Paix Néstor Reverol a déclaré que ces aides seraient livrées par un avion des Forces armées nationales bolivariennes (FANB) selon le quotidien El Nacional.
Face au désastre humanitaire à Saint-Martin, le ministre vénézuélien des Relations extérieures, Jorge Arreaza, s’est exprimé sur Twitter :
« Le Venezuela et l’ALBA [Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique] seront toujours présents pour tendre leur main fraternelle face à toute difficulté. Nous sommes encore alertes dans les Caraïbes. »
Venezuela y el ALBA siempre estarán presentes para extender su mano fraterna ante cualquier dificultad. Seguimos alerta en el Caribe. pic.twitter.com/01BFXQKNOt
— Jorge Arreaza M (@jaarreaza) 10 septembre 2017
Dix personnes sont mortes et plus d’une centaine ont été blessées dans la partie française de Saint-Martin à la suite du passage de l’ouragan Irma. On estime à 95% le pourcentage d’habitations détruites.
Couac diplomatique entre Macron et le Venezuela
L’annonce de l’aide apportée à l’île française par le gouvernement vénézuélien survient alors que les relations sont au plus bas entre le pays d’Amérique latine, qui traverse une grave crise, et Paris.
Le 29 août, dans un discours face aux ambassadeurs français, Emmanuel Macron avait notamment qualifié le Venezuela de « dictature qui tente de survivre au prix d’une détresse humanitaire sans précédent, alors même que les ressources de ce pays restent considérables ».
#Macron accuse le #Venezuela d'être une « #dictature », Caracas dénonce une « #ingérence » dans ses affaireshttps://t.co/bwvXLIzxUw pic.twitter.com/jiuZpluFVK
— RT France (@RTenfrancais) 30 août 2017
Réponse dès le lendemain du ministre Jorge Arreaza dans un communiqué : les propos du président de la République française démontrent une « profonde méconnaissance de la réalité ».
Le ministre vénézuélien avait alors appelé au « respect pour sa démocratie », estimant que l’intervention verbale du dirigeant français constituait une « ingérence » dans les affaires du Venezuela.
L’Alliance bolivarienne au secours d’une île française
Le ministre Néstor Reverol a souligné que l’initiative vénézuélienne faisait partie de la coopération internationale de l’Alliance bolivarienne des peuples de notre Amérique (ALBA), même si l’île de Saint-Martin n’en est pas membre.
Initiée en 2004 par Fidel Castro et Hugo Chavez, l’ALBA est une organisation politique, culturelle, sociale et économique vouée à renforcer une coopération économique et écologique entre certains pays d’Amérique latine et des Caraïbes, comme Cuba, la Bolivie, le Venezuela ou encore Sainte-Lucie. Une alliance par ailleurs chère à Jean-Luc Mélenchon, qui souhaitait y faire adhérer la Guyane et les Antilles françaises.