L’après-2024, Vladimir Poutine le prépare minutieusement. Alors que la Constitution établie en 1993 ne prévoit que deux mandats présidentiels consécutifs, les députés russes ont adopté mardi en deuxième lecture des amendements constitutionnels conséquents. Ils devraient lui permettre de marquer de son empreinte les décennies à venir, alors qu’il règne déjà sans concession depuis vingt ans à Moscou.
Fort de ce vote à la Douma, le président russe a jugé « possible » de « réinitialiser » le compteur limitant à deux les mandats présidentiels après l’adoption de la révision constitutionnelle, ce qui lui permettrait de se représenter après la fin de son mandat actuel en 2024.
« En principe, cette option serait possible, mais à une condition : si la Cour constitutionnelle russe conclut officiellement qu’un tel amendement n’est pas contraire à la loi fondamentale », a-t-il ajouté. Et « seulement si les citoyens soutiennent un tel amendement lors du référendum du 22 avril ».
Le maître du Kremlin a également affirmé qu’un « pouvoir présidentiel fort est absolument nécessaire à la Russie » et que « la situation économique et sécuritaire actuelle le rappelle encore une fois ».
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La réforme renforce aussi le rôle du président dans la nomination du gouvernement : il aura le droit de dissoudre le Parlement si ce dernier refuse trois fois de suite la nomination d’un ministre ou d’un vice-ministre, alors que cette possibilité se limite actuellement à la candidature du Premier ministre. Formellement, il reviendra cependant aux députés de choisir le Premier ministre et non plus au président. Ce dernier pourra néanmoins limoger tout membre du cabinet.
Autre nouveauté, le chef d’État pourra nommer lui-même de nombreux juges, le procureur général et ses adjoints, tous désignés jusqu’à présent par la chambre haute du Parlement. La réforme muscle aussi le rôle d’un organe jusqu’alors consultatif, le Conseil d’État qui, selon plusieurs experts, pourrait préserver l’influence de Vladimir Poutine s’il en devenait le président même s’il quittait le Kremlin.
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L’un des nouveaux articles proposés affirme aussi que les « enfants sont la priorité la plus importante des politiques publiques russes » et que l’État doit leur inculquer « le patriotisme, le civisme et le respect des anciens ». […]
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La Constitution stipulera aussi que « la Russie honore la mémoire des défenseurs de la patrie » et « assure la protection de la vérité historique ». […]
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