L’Italie a adopté mardi la « formation sociale spécifique ». Si le Vatican déplore la manière, sur le fond, il est resté en retrait. Explications.
Le Parlement italien a définitivement adopté mardi la « formation sociale spécifique », formule alambiquée qui correspond à une union civique pour les couples gays. Pour les militants des unions homosexuelles, il était temps. L’Italie était le dernier des grands pays européens privé de statut juridique pour les couples de personnes de même sexe et la Cour européenne avait plusieurs fois invité Rome à reconnaître une existence légale aux couples homosexuels.
Pour les adversaires du texte, la formation sociale spécifique conduira à la destruction de la « famille naturelle ». Une thèse reprise par monseigneur Nunzio, le secrétaire de la Conférence épiscopale italienne. « La formation sociale spécifique risque d’être assimilée à la famille. Or, la famille naturelle est la cellule fondamentale de la société, l’école de l’humanité qui forme les personnes et il faut éviter qu’elle soit dévaluée ».
[...]
Sans renoncer à ses valeurs traditionnelles, l’Église italienne s’est en effet davantage employée à « limiter les dégâts » qu’à s’engager dans une bataille qu’elle savait perdue d’avance. Monseigneur Nunzio s’était lui-même prononcé en faveur d’une réglementation des droits et des devoirs des couples homosexuels. En fixant toutefois des limites.
La conférence épiscopale a jeté toutes ses forces et ses relais politiques pour empêcher la « stepchild adoption », l’adoption des enfants du partenaire qui, à ses yeux, était l’antichambre de la légalisation des mères porteuses.