L’offensive contre les chrétiens, le christianisme ou la « cathosphère » ne connaît pas de répit. Le Monde prouve par là qu’il est devenu une plateforme idéologique avec des cibles qui ressemblent à s’y méprendre à celles de l’oligarchie : les patriotes, les chrétiens, les antilibéraux de tous poils, bref, la gauche du travail et la droite des valeurs.
Ce positionnement idéologique n’est pas dit, il se dessine en creux et par opposition (farouche) aux ennemis pré-cités. Les trois actionnaires récents du journal sont pourtant très en phase avec cette nouvelle approche journalistique : Niel est un ultralibéral en économie, Bergé un libéral ultra en mœurs, et Pigasse le prototype du banquier de gauche.
Allez savoir pourquoi, la dénonciation du jour porte sur les nouveaux croyants qui ont de l’influence sur l’Internet. Peut-être leur succès fait-il peur à ceux qui tiennent les commandes de la bien-pensance culturelle en France.
Rarement lu quelque chose d'aussi nul.
"Georges Bernanos, proche de l’Action française" (et c'est tout) https://t.co/fAkoSxx26T— Eugénie Bastié (@EugenieBastie) 17 juin 2017
Aussitôt, sur Twitter, la « cathosphère » a réagi et s’en est pris à la « catasphère » du Monde. Dans ce genre d’article, on oscille en permanence entre l’information et la dénonciation. C’est ce parfum nauséabond qui ne nous lâche pas quand on parcourt les lignes de la journaliste. Il s’agit de ficher, les noms, les gens, de constituer un réseau, de montrer le complot. Toujours la même méthode, celle d’une police de l’Information. Et Le Monde s’en est fait une spécialité, depuis la montée en puissance de Dieudonné et Soral sur le média des pauvres.
Les Veilleurs, cette organisation née des grandes manifestations anti-mariage gay de l’année 2013, sont ainsi considérés comme des « antimodernes ». La modernité étant synonyme de libéralisme, politique de genre et multiculturalisme, et là on revient à nos trois rois mages, Bergé, Niel et Pigasse.
Le relativisme est leur pire ennemi. Voilà pourquoi ces antimodernes livrent une bataille des valeurs contre les politiques de genre, le libéralisme économique, le multiculturalisme, voire l’islam. « Ce qui motive ces bons élèves, c’est la conviction que certaines politiques sont en train de détruire la société française dans son ADN catholique », précise Denis Pelletier, directeur d’études à l’Ecole pratique des hautes études (EPHE).
« Cette génération considère qu’il faut permettre au christianisme, qui s’était dilué après le concile [Vatican II] dans une sorte d’humanisme un peu mou, de retrouver sa capacité de reconfiguration de la société », ajoute son collègue à l’EPHE Philippe Portier.
On n’a pas le droit de reprendre ni en entier ni à moitié l’article du Monde, mais on doit forcément illustrer notre analyse. Le paragraphe suivant illustre la volonté de rabaisser la prétention intellectuelle de ces néochrétiens :
Afin de se légitimer comme intellectuels, ils se donnent pour références Guy Debord, convoqué pour défendre l’usage de la fessée, Jean-Claude Michéa pour dénoncer la société de consommation, André Gorz pour faire l’éloge de la simplicité…
On a bien compris que le policier de la pensée du Monde ne leur accordait pas le statut envié d’intellectuels, qui permettrait de rentrer dans le cadre du débat délimité par le Système. Cependant, ce qui inquiète l’organe du mondialisme libéral sociétal, c’est qu’il ne s’agit plus de gros bourrins fachos issus du bas peuple, mais de fils et filles de bonne famille qui font Sciences Po ou l’ENS (Normale Sup). C’est plus embêtant, il va falloir croiser le fer idéologique avec ces troupes aguerries à travers les combats de rue (la Manif pour tous) et les combats d’idées (la revue Communio). Pour aller vite, Communio est dirigée par des intellectuels qui reviennent sur Vatican II et l’« ouverture » de l’Église, c’est-à-dire l’affaiblissement de son dogme. Aujourd’hui, explique le journaliste, qui pour une fois fait du journalisme, ces nouveaux chrétiens ne cherchent pas à « s’adapter au monde mais adapter le monde à leur vérité ». Ce qui est la définition d’une politique... offensive.
Les pionniers responsables de cette redéfinition sont heureusement dénoncés :
Chantal Delsol est élue à l’Académie des sciences morales et politiques en 2007, Jean-Luc Marion à l’Académie française en 2008 et Rémi Brague à l’Académie catholique de France en 2009.
Là aussi, automatiquement, intervient le réflexe de rabaissement :
Certains, toutefois, hésitent à qualifier ces académiciens d’intellectuels.
François Fillon, candidat malheureux à l’élection présidentielle – on peut considérer qu’il s’est fait voler la présidence par le Système –, s’est appuyé sur cette mouvance. Et même s’il l’a regretté par la suite (les références à « Sens commun » dans la dernière semaine de campagne), c’est quand même ça qui a maintenu la solidité de ses troupes dans la tempête médiatique, des troupes qui ne manquent par définition pas de foi.
Désormais, ce noyau intellectuel issu de la Manif pour tous a pris confiance et consistance, ce qui a permis à ses membres de « conquérir des positions stratégiques dans l’organigramme du parti » (Les Républicains). Noyautage et entrisme ! On rappelle que Le Monde a fait l’objet d’un noyautage trotskiste sans précédent pendant l’ère Plenel, ce qui n’a choqué personne à l’époque. Aussitôt, les termes interdits surgissent : « identitaires », « souverainistes », « royalistes ». Ce n’est pas encore la « fachosphère » mais presque. On attend Mediapart et SteetPress, ces deux autres dépendances de la Kommandantur mondialiste en France, qui devraient faire le « joint ».
C’est pour cela que le débat d’idées n’est pas drôle avec ces idéologues du Système : ils sont tellement calculables.
Eugénie Bastié, invitée de France Inter le 24 mai 2016, où Sonia Devillers la soupçonne d’être le chaînon manquant entre la presse mainstream (Le Figaro) et les réseaux sociaux « d’extrême droite » (à 11’12) :