La droite israélienne demande à Netanyahou de faire un marché avec Poutine : « Tolérer Assad au pouvoir » contre « l’annexion du Golan » !
Six ans après la guerre semi-« mondiale » contre la Syrie où la quasi-totalité du monde occidental, plus ses alliés arabes et turcs, ont combattu un seul État et ses alliés avant de subir l’une des plus grandes défaites militaires de leur histoire, d’extravagantes propositions de compromis se font entendre.
Certaines figures de la droite en Israël, convaincues de l’impossibilité de la mise à l’écart d’Assad qui, de surcroît, va de victoire militaire en victoire militaire, semblent avoir opté pour une nouvelle stratégie : négocier avec Assad le Golan. À en croire le journal Al Chargh al Awsat, proche de Riyad, Netanyahou se serait entretenu avec le président russe, Vladimir Poutine après les appels lancés par l’aile droite de son parti qui veut « un marchandage ».
Le journal écrit : « Les coordinations entre la Russie et Israël en Syrie ont prouvé leur efficacité. En ce sens, Israël serait prêt à "tolérer" Assad au pouvoir en échange de l’annexion du plateau syrien du Golan qu’il occupe depuis 40 ans ». Israël chercherait à s’assurer des acquis au Golan que lui garantirait la tant espérée entente russo-américaine.
Le journal relève « la polémique suscitée par le communiqué émis par le bureau du Premier ministre israélien qui avait "par inadvertance" utilisé l’adjectif "réussites" pour qualifier les coordinations faites entre Tel-Aviv et Moscou ». En effet les généraux de l’armée israélienne et les experts militaires du régime ne cessent de se plaindre de « l’insuffisance » de ces coordinations, ce qui « réduit sensiblement la marge de manœuvre des chasseurs israéliens » et « pousse Israël et son armée à recourir à d’autres moyens » d’ingérence en Syrie « pour éviter toute confrontation entre la Russie et Israël ».
Ceci étant dit, certains stratèges israéliens sont partisans de « davantage de coordination avec la Russie » pour pouvoir en tirer « des bénéfices politiques et stratégiques ». En d’autres termes, Israël veut sa part du règlement de la crise en Syrie et cette part pourrait être « l’annexion permanente ou de longue durée du Golan syrien par Israël ».
Al Chargh al-Awsat poursuit : « Depuis que la Russie s’est engagée en Syrie, le nombre de raids ciblés d’Israël en Syrie s’est sensiblement réduit. On se rappelle du meurtre de Jihad Moghniyeh, fils du commandant en chef de la branche militaire du Hezbollah, du meurtre de Samir Kantar et de Mustapha Badreddin ou encore du bombardement des bases militaires syriennes, soit des opérations toutes menées par Israël. La présence russe a ralenti la cadence de ces opérations surtout depuis que Russes et Israéliens ont créé un comité militaire conjoint pour superviser les évolutions. Ce comité représente en effet un handicap : Israël a été amené à avoir davantage recours à l’artillerie au lieu d’envoyer ses avions frapper les cibles syriennes ou celles du Hezbollah ».
Le journal se penche ensuite sur le sens du mot « coordination » dans ce contexte et en donne une interprétation très subjective : « Quand on parle des coordinations russo-israéliennes, cela signifie très exactement que la Russie tolère les raids israéliens contre ses alliés en échange du refus de Tel-Aviv de s’aligner totalement sur les positions de ses partenaires occidentaux en Syrie et puis Israël a accepté la demande de Moscou de ne pas assister aux réunions du Conseil de sécurité consacrées aux "crimes de guerre" commis en Syrie. »
Cette information est diffusée par le journal alors qu’Israël n’a cessé de suivre pas à pas les politiques de ses alliés arabes et occidentaux en Syrie en apportant un soutien plus que ferme aux terroristes takfiristes. De l’autre côté, le mot coordination sied plutôt au modus operandi régissant les liens entre la Russie et ses alliés en Syrie, en termes de résultats obtenus sur le terrain des combats.
La presse israélienne se montre particulièrement élogieuse à l’endroit de Poutine le qualifiant de « nouveau propriétaire de la Syrie ». C’est le cas d’Israël Hayom qui « dénonce l’attitude passionnelle d’Obama en Syrie » qui s’est opposée à « la logique et à la maturité de Poutine ».
Mais Poutine va-t-il accepter le marché que veut lui proposer Israël ?
Les sources proches de la Résistance voient dans cette nouvelle position israélienne en Syrie, « une opération de charme destinée à affaiblir l’alliance Syrie/Russie/Iran ». La Russie sait pourtant que sa présence renforcée au Moyen-Orient n’aurait jamais été possible sans le soutien tous azimuts du Hezbollah et de l’Iran. Reste à savoir si oui ou non la Russie de Poutine serait prête à renoncer à une alliance « vitale » et « fiable » avec la Résistance, garante de sa présence au Moyen-Orient au profit d’une possible normalisation avec l’Amérique de Donald Trump.