Le Japon rompt avec les us occidentaux et va désormais revenir à la tradition japonaise dans l’écriture de noms en alphabet latin dans les documents officiels – avec le nom de famille en premier – afin de défendre « la diversité des langues ».
C’est un changement qui peut paraître anecdotique, mais qui traduit une forme de résistance du Japon à l’uniformisation du monde à travers le prisme occidental. Lors d’une conférence de presse tenue le 6 septembre et relayée par le Japan Times, le ministre de l’Éducation, Shibayama Masahiko, a annoncé que le pays ne suivrait plus la formulation occidentale pour les noms inscrits en alphabet latin dans les documents officiels.
« Dans un monde globalisé, il est devenu de plus en plus important de prendre conscience de la diversité des langues que possèdent les humains. Il est préférable de suivre la tradition japonaise lors de l’écriture de noms japonais en alphabet latin », a-t-il expliqué, en référence à la tradition japonaise de mettre le nom de famille en premier. Le ministère a par ailleurs précisé qu’il réfléchissait à l’éventualité de demander au secteur privé de se conformer à cette décision du gouvernement.
L’idée avait déjà été évoquée par le passé par le ministre des Affaires étrangères, Kono Taro, qui avait souligné que les dirigeants asiatiques tels que le président chinois Xi Jinping et le président sud-coréen Moon Jae-in conservaient l’ordre d’origine de leur patronyme en anglais, rappelle le Japan Times.
Les Japonais sont habitués à écrire leur prénom en premier lorsqu’ils utilisent une langue étrangère telle que l’anglais depuis un peu plus d’un siècle, puisque cette pratique a débuté à la fin du XIXe en raison de l’influence croissante de la culture occidentale.